Avec "L'amour interdit", Michaëlle Gagnet raconte la sexualité et ses tabous au Maghreb
Au Maghreb, la révolution sexuelle n'a pas encore eu lieu. les non-dits et les interdits sont toujours nombreux. Pourtant, pas de liberté sans liberté des corps. Michaëlle Gagnet, auteure de "L'amour interdit", est l'invitée du Soir 3 lundi 15 juillet.
Michaëlle Gagnet a recueilli moult témoignages pour son livre L'amour interdit, notamment de Tunisie où elle a vécu trois ans. "J'ai ressenti beaucoup d'envie d'hétérosexuels et d'homosexuels de se livrer parce que parler d'amour et de sexualité n'est plus tabou, mais ce n'est pas pour ça que les lois changent", commente-t-elle.
Les interdits génèrent "beaucoup de souffrance, parce qu'il y a les interdits de la loi, la pression de la famille, le poids de la religion. Le concubinage n'est pas strictement interdit, mais on peut se retrouver en prison pour prostitution. Au Maroc et en Algérie, il est interdit d'avoir des relations sexuelles hors mariage, ce qui génère beaucoup de frustration. L'amour est très compliqué" au Maghreb, explique la journaliste.
"Les choses changent lentement"
Et de rappeler : "Au Maroc, l'avortement est interdit. L'homosexualité pour la majorité des Maghrébins est un pêché interdit dans le Coran alors que ce n'est pas écrit strictement comme cela et on peut avoir une interprétation beaucoup plus libérale du texte sacré".
"Sur les réseaux sociaux, les jeunes parlent entre eux. Le sujet de la sexualité n'est plus tabou et le mouvement #MeToo a fait beaucoup pour cela. Les choses changent lentement, mais je suis très optimiste", conclut Michaëlle Gagnet.
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