Quelles menaces terroristes pour la Tunisie ?

Lancée dans une transition démocratique, la Tunisie n'est pas à l'abri du terrorisme, comme l'a prouvé l'attentat qui a fait plus de 20 morts au musée du Bardo de Tunis le 18 mars. D'abord, elle doit faire face à des risques frontaliers. "La Tunisie, c'est un petit pays coincé entre l'Algérie et la Libye, une Libye en plein chaos après la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, avec une frontière facile à franchir", présente Dominique Derda.
Sur le territoire tunisien, certaines zones sont ainsi hors de tout contrôle : le sud et, au centre-ouest du pays, la région de Kasserine, une ville où une quinzaine de soldats ont été tués par des présumés jihadistes en juillet 2014.

De nombreux jihadistes viennent de Tunisie

"Cette menace, la Tunisie en prend vraiment conscience le 6 février 2013, quand Chokri Belaïd, un opposant anti-islamiste, est assassiné à Tunis. Cinq mois plus tard, c'est au tour d'un nationaliste de gauche, Mohamed Brahmi. Ces deux assassinats sont revendiqués par des jihadistes tunisiens", rappelle le journaliste.

La Tunisie est le pays qui fournit le plus de combattants étrangers à l'organisation État islamique, avec près de 3 000 jihadistes partis en Syrie et en Irak. Environ 400 d'entre eux seraient rentrés ces derniers mois dans leur pays.