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A Oslo, les lauréats du Nobel de la paix dénoncent le terrorisme
Les lauréats du Nobel de la paix, à l'origine du dialogue national qui a facilité la transition démocratique en Tunisie, ont reçu leur prix, le 10 décembre 2015, à Oslo. «Le prix de la paix de cette année est vraiment un prix pour la paix sur fond de troubles et de guerre», a fait valoir la présidente du comité Nobel norvégien, Kaci Kullmann Five.
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Temps de lecture : 5min
Article initialement publié le 9 octobre 2015.
Le Prix Nobel de la paix 2015 avait été attribué le 9 octobre 2015 au quartette d’organisations de la société civile tunisienne, à l’origine en 2013 du «dialogue national», qui a sorti le pays de la crise politique qu’elle traversait après la révolution de 2011.
La médiation, constituée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la puissante confédération syndicale du pays, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA, patronat), l’Ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a initié et défini les modalités du dialogue entre les islamistes, alors au pouvoir, et l’opposition.
«Nous avons réussi ensemble grâce au dialogue»
Le quartette a été ainsi récompensé pour «sa contribution décisive à la construction d’une démocratie pluraliste en Tunisie au lendemain de la révolution de Jasmin en 2011», indique le communiqué du comité norvégien.
«Cela signifie beaucoup pour nous. D’abord, l’expérience tunisienne est très importante – nous avons réussi ensemble grâce au dialogue… Nous avons réalisé ce que d’autres n’ont pas pu», a réagi Wided Bouchamaoui, la présidente de l’UTICA, rapporte The Guardian.
Cette médiation est mise en place l’été 2013 au moment où les acquis de la révolution et la nouvelle démocratie tunisienne sont en danger. L'opposition exige depuis des mois que le pouvoir, détenu par les islamistes, change de main. C'est alors que deux de ses leaders, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, sont respectivement assassinés le 6 février 2013 et le 25 juillet 2013. Le pays est au bord de la guerre civile et en proie à la montée du fondamentalisme religieux.
Dès le 17 septembre 2013, une feuille de route de sortie de crise est proposée aux différents acteurs de la classe politique tunisienne. Elle prévoit, entre autres, «la composition d’un gouvernement de compétences présidé par une personnalité nationale indépendante» et «la poursuite des travaux de l’Assemblée nationale constituante dans un délai ne dépassant pas les quatre semaines, à compter de la date de la première session du Dialogue national», en d’autres termes, l’élaboration de la nouvelle Constitution tunisienne. Le document prévoit également l’adoption d’une nouvelle loi électorale. En 2014, les Tunisiens participeront aux premières élections législatives post-révolution, puis seront appelés à choisir leur nouveau président dans la foulée.
La victoire de la société civile tunisienne
Début octobre 2013, l’espoir de voir démarrer le dialogue national se précise. Ennahda, le parti isalmiste au pouvoir, se dit prêt à le céder. A l’instar de 21 autres formations politiques, il signe le document proposé par le quartette. Mais il faudra attendre le 25 octobre 2013 pour que le dialogue s’ouvre officiellement. «Ce jour est une date importante dans l’Histoire de la Tunisie. Le monde entier nous regarde et attend qu’on réussisse, et nous avons enregistré un premier succès avec le lancement officiel du dialogue national», affirme alors Houcine Abassi, le secrétaire général de l’UGTT, via un communiqué.
La candidature tunisienne a été déposée par les universitaires. Grâce à eux, la Tunisie décroche pour la première fois un prix Nobel de la paix. Dans les colonnes du média tunisien L’Economiste maghrebin, l’historien tunisien Khalifa Chater souligne que cette distinction constitue «un fait inattendu, mais bel et bien justifié». Le quartette ne figurait pas dans la liste des favoris dans laquelle l'on retrouvait le pape François et la chancellière allemande Angela Merkel.
Cette distinction, poursuit Khalifa Chater, «met en valeur le rôle pionnier de la société civile tunisienne qui a mis en échec la dérive du «printemps» tunisien. Sur les réseaux sociaux, la joie d'avoir reçu le Nobel de la paix côtoie la volonté de voir aboutir les enquêtes sur l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. La justice tunisienne a ouvert une nouvelle enquête mardi 6 octobre 2015 sur le meurtre de ces deux figures de la gauche.
En Tunisie, ce prix Nobel apparaît, non seulement comme un hommage à l'engagement de la société civile pour la démocratie, mais aussi comme une lueur d'espoir après les attentats terroristes du Bardo (mars 2015) et de Sousse (juin 2015) qui ont égratigné l'image d'un pays, dont le tourisme était, avant la révolution, la principale source de revenus du pays. Ainsi écrit le journal tunisien La Presse: «Tandis que certains, sur les réseaux surtout, se demandent comment peut-on attribuer à la Tunisie, premier producteur de terroristes sur le marché Syrien, un prix Nobel de la paix, d’autres trouvent que cette distinction sera le déclic qui changera la donne dans le pays».
Le Prix Nobel de la paix 2015 avait été attribué le 9 octobre 2015 au quartette d’organisations de la société civile tunisienne, à l’origine en 2013 du «dialogue national», qui a sorti le pays de la crise politique qu’elle traversait après la révolution de 2011.
La médiation, constituée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la puissante confédération syndicale du pays, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA, patronat), l’Ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a initié et défini les modalités du dialogue entre les islamistes, alors au pouvoir, et l’opposition.
«Nous avons réussi ensemble grâce au dialogue»
Le quartette a été ainsi récompensé pour «sa contribution décisive à la construction d’une démocratie pluraliste en Tunisie au lendemain de la révolution de Jasmin en 2011», indique le communiqué du comité norvégien.
«Cela signifie beaucoup pour nous. D’abord, l’expérience tunisienne est très importante – nous avons réussi ensemble grâce au dialogue… Nous avons réalisé ce que d’autres n’ont pas pu», a réagi Wided Bouchamaoui, la présidente de l’UTICA, rapporte The Guardian.
Cette médiation est mise en place l’été 2013 au moment où les acquis de la révolution et la nouvelle démocratie tunisienne sont en danger. L'opposition exige depuis des mois que le pouvoir, détenu par les islamistes, change de main. C'est alors que deux de ses leaders, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, sont respectivement assassinés le 6 février 2013 et le 25 juillet 2013. Le pays est au bord de la guerre civile et en proie à la montée du fondamentalisme religieux.
Dès le 17 septembre 2013, une feuille de route de sortie de crise est proposée aux différents acteurs de la classe politique tunisienne. Elle prévoit, entre autres, «la composition d’un gouvernement de compétences présidé par une personnalité nationale indépendante» et «la poursuite des travaux de l’Assemblée nationale constituante dans un délai ne dépassant pas les quatre semaines, à compter de la date de la première session du Dialogue national», en d’autres termes, l’élaboration de la nouvelle Constitution tunisienne. Le document prévoit également l’adoption d’une nouvelle loi électorale. En 2014, les Tunisiens participeront aux premières élections législatives post-révolution, puis seront appelés à choisir leur nouveau président dans la foulée.
La victoire de la société civile tunisienne
Début octobre 2013, l’espoir de voir démarrer le dialogue national se précise. Ennahda, le parti isalmiste au pouvoir, se dit prêt à le céder. A l’instar de 21 autres formations politiques, il signe le document proposé par le quartette. Mais il faudra attendre le 25 octobre 2013 pour que le dialogue s’ouvre officiellement. «Ce jour est une date importante dans l’Histoire de la Tunisie. Le monde entier nous regarde et attend qu’on réussisse, et nous avons enregistré un premier succès avec le lancement officiel du dialogue national», affirme alors Houcine Abassi, le secrétaire général de l’UGTT, via un communiqué.
La candidature tunisienne a été déposée par les universitaires. Grâce à eux, la Tunisie décroche pour la première fois un prix Nobel de la paix. Dans les colonnes du média tunisien L’Economiste maghrebin, l’historien tunisien Khalifa Chater souligne que cette distinction constitue «un fait inattendu, mais bel et bien justifié». Le quartette ne figurait pas dans la liste des favoris dans laquelle l'on retrouvait le pape François et la chancellière allemande Angela Merkel.
Cette distinction, poursuit Khalifa Chater, «met en valeur le rôle pionnier de la société civile tunisienne qui a mis en échec la dérive du «printemps» tunisien. Sur les réseaux sociaux, la joie d'avoir reçu le Nobel de la paix côtoie la volonté de voir aboutir les enquêtes sur l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. La justice tunisienne a ouvert une nouvelle enquête mardi 6 octobre 2015 sur le meurtre de ces deux figures de la gauche.
En Tunisie, ce prix Nobel apparaît, non seulement comme un hommage à l'engagement de la société civile pour la démocratie, mais aussi comme une lueur d'espoir après les attentats terroristes du Bardo (mars 2015) et de Sousse (juin 2015) qui ont égratigné l'image d'un pays, dont le tourisme était, avant la révolution, la principale source de revenus du pays. Ainsi écrit le journal tunisien La Presse: «Tandis que certains, sur les réseaux surtout, se demandent comment peut-on attribuer à la Tunisie, premier producteur de terroristes sur le marché Syrien, un prix Nobel de la paix, d’autres trouvent que cette distinction sera le déclic qui changera la donne dans le pays».
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