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Tunisie : trois opposants entrent dans le gouvernement d'union nationale

Mais six ministres de l'ancien gouvernement conservent leur portefeuille. _ Ce gouvernement est chargé de gérer la transition jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et législatives - prévues constitutionnellement dans un délai de 60 jours.
Article rédigé par franceinfo
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Actualisé à 19h30, avec le bilan des violences

Tout un symbole... Des opposants tunisiens nommés ministres, le tableau était tout simplement inimaginable encore la semaine dernière. Mais depuis la fuite du président Ben Ali vendredi, tout a changé.

A la tête du gouvernement d'union nationale, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi, un homme intègre qui n'a pas trempé dans les dérives sécuritaire de l'ancien régime, est reconduit dans ses fonctions.
_ Ce gouvernement est chargé de conduire le pays jusqu'aux élections présidentielle et législatives - prévues, selon la Constitution, dans un délai de 60 jours. Les élections auront finalement lieu d'ici 6 mois. 60 jours, c'est “un délai qui n'est pas suffisant” pour mener les réformes nécessaires à l'organisation d'élections démocratiques a expliqué le Premier ministre tunisien.

19 personnes composent ce gouvernement. Si les postes-clés - l'Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères et les Finances - restent aux mains de l'ancienne équipe, trois opposants font donc leur entrée dans le gouvernement.

Il s'agit de Nejb Chedid, le chef de file du Parti démocratique progressiste (PDP, une coalition de nationalistes et de représentants de la gauche) qui prend le poste de ministre du Développement régional. Il y a aussi Mustapha Ben Jafar, président du Forum démocratique pour le travail et la liberté (FDTL, gauche démocratique) à la Santé ; et Ahmed Ibrahim, du parti Ettajdid (ex-communiste) à l'Enseignement supérieur.

Des représentants de la société civile font également leur entrée, comme Slim Amamou, un cyberdissident arrêté sous Ben Ali, qui devient secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports.

Dernière information : il n'y a plus de ministère de l'Information. Logique : le gouvernement annonce la liberté totale de l'information, et la levée de l'interdiction qui frappait jusque-là toutes les associations, comme la Ligue tunisienne des droits de l'homme.

Enfin, ce nouveau gouvernement s'est déjà engagé à libérer tous les prisonniers politiques.

Reste que le maintien de ministres du président Ben Ali fait pas mal grincer des dents. Moncef Marzouki, l'opposant historique, qui s'est déclaré candidat à la présidentielle ce matin sur France Info, dénoncé une “mascarade” , et fustige une fausse ouverture .

  • Le ministre tunisien de l'Intérieur a communiqué ce soir un bilan officiel des violences dans le pays, avant et après le départ de Ben Ali : 78 morts.

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