Cet article date de plus de treize ans.

Tunisie : critiqué, le gouvernement français juge sa position "équilibrée"

Les déclarations du gouvernement français sur les troubles en Tunisie manquent-elles de fermeté ? C'est l'avis de plusieurs responsables du PS, des Verts ou encore du NPA, qui dénoncent {"le silence"}, voire {"la passivité"} de Paris à l'égard du régime tunisien. Le gouvernement estime que sa position est {"équilibrée"} : {"aller plus loin serait faire preuve d'ingérence"}, assure François Baroin.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

L'Union européenne condamne un usage "disproportionné" de la force par la police et juge "inacceptables" les violences qui secouent la Tunisie. De leur côté, les Etats-Unis font part de leur préoccupation face à un "usage excessif de la force" envers les manifestants.

"Disproportionné", "inacceptable"... De tels qualificatifs ne se retrouvent pas dans les déclarations des autorités françaises. "On ne peut que déplorer les violences" a ainsi déclaré hier la ministre
des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, tout en mettant en garde contre les "anathèmes" . Il faut que la Tunisie "privilégie la
voix de l'apaisement et du dialogue" renchérit aujourd'hui son porte-parole, Bernard Valero.

"La Tunisie est un ancien protectorat français, rappelle François Baroin. Compte tenu
de nos liens d'amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin
serait faire preuve d'une ingérence". Le porte-parole du gouvernement estime que la position de la France est "équilibrée" : "Nous faisons part de nos
préoccupations sur les tensions sociales actuelles".

"On ne peut pas avoir des principes à éclipse"

Insuffisant, aux yeux du PS, qui regrette dans un communiqué publié aujourd'hui "le silence pesant des autorités
françaises". "Il faut être ferme, on ne peut pas avoir des principes à
éclipse, estime ainsi François Hollande. On ne peut pas dire je suis pour la démocratie en Côte d'Ivoire et puis, lorsqu'il se passe quelque chose en Tunisie, voire en Algérie, garder le silence."

"C'est irresponsable aujourd'hui (...) de
ne pas constater la dérive de ce pays et en particulier de ses dirigeants" juge pour sa part Cécile Duflot, secrétaire nationale Europe Ecologie-Les Verts.

"Le
quasi-silence, la passivité du gouvernement français est intolérable" indique le NPA d'Olivier Besancenot dans un communiqué. "Le gouvernement
français fait passer ses petits arrangements entre amis avant les exigences
légitimes du peuple tunisien."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.