Tunis quadrillée par les forces spéciales, les affrontements continuent
L'armée s'est retirée aujourd’hui de la capitale où elle s'était déployée depuis plus de 24 heures. Mais le pays reste plongé dans une contestation inédite du régime qui a fait 66 morts depuis un mois selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH).
L’organisation dénonce “ un massacre de civils innocents ”.
“On assiste à une partie de chasse à l’homme” a déclaré sur France Info Souhayr Belhassen, la Présidente de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme.
Aujourd’hui des blindés et des unités d'intervention de la police ont remplacé ceux de l'armée sur l'avenue centrale Habib Bourguiba et sur la place Barcelone, et seuls deux véhicules de l'armée avec des soldats en armes étaient encore postés devant l'ambassade de France. Des cars remplis de policiers anti-émeutes stationnent dans les rues latérales menant à l'avenue principale.
Le retrait de l'armée intervient après de violents affrontements entre forces de sécurité et des jeunes la nuit dernière dans deux
quartiers de la périphérie de Tunis, malgré le couvre-feu imposé dans la capitale et ses environs.
Les autorités tunisiennes ont décrété hier à Tunis et sa banlieue un couvre-feu nocturne pour une durée illimitée, la première mesure de ce genre depuis l'arrivée au pouvoir du président Zine El Abidine Ben Ali en 1987.
Les violences de la nuit dernière ont fait 8 morts et une cinquantaine de blessés selon la FIDH.
Des dispositifs de sécurité renforcés sont toujours visibles sur la route conduisant au palais présidentiel à Carthage, interdite à la circulation automobile. Des blindés des forces spéciales d'intervention de la police et des camions de l'armée étaient également déployés dans la banlieue nord cossue de Tunis.
_ Sur le campus Universitaire de Tunis des enseignants se sont rassemblés pour protester contre “l'assassinat” d'un professeur d'informatique à l'Université de Compiègne (nord de la France), Hatem Bettahar, un franco-tunisien, tué par des tirs de la police hier à Douz (sud).
_ Souhayr Belhassen, la Présidente de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme réclame une commission d’enquête à l’ONU ainsi que la venue d’experts à Tunis.
Mikaël Roparz, avec agences
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