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Trois présidents africains en Côte d'Ivoire pour faire céder Gbagbo

Ils viennent "encourager" Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir dans les plus brefs délais. Les chefs d'Etat du Bénin, du Sierra Leone et du Cap-Vert mènent aujourd'hui une mission de la dernière chance. Le président sortant risque fort de ne pas se laisser convaincre, d'autant que son rival Alassane Ouattara a du mal à mobiliser ses troupes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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C'est tout sauf une visite de courtoisie. Boni Yayi (président du Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) viennent faire part à Laurent Gbago d'un ultimatum : le président sortant doit rendre les clés du pays, sous peine de voir la Cedeao, la communauté des pays d'Afrique de l'Ouest, recourir à la "force légitime" .

Les trois émissaires semblent confiants dans leurs chances de succès : ils se disent prêts à ramener Laurent Gbagbo avec eux lorsqu'ils quitteront la Côte d'Ivoire. Tous les pays de la Cedeao lui ont offert l'asile.

Mais Laurent Gbabgo, qui résiste depuis un mois à toutes les pressions internationales, ne semble toujours pas prêt à céder. "Je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille" avait affirmé le président auto-proclamé dans un entretien ce week-end au Figaro. "Ce
serait bien la première fois que des pays africains seraient
prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu'une
élection s'est mal passée".

Soutenu par la quasi-totalité de la communauté internationale, Alassane Ouattara semble malgré tout avoir du mal à mobiliser ses partisans. La coalition de partis pro-Ouattara avait appelé la population à la grève générale à partir d'hier. Un appel relativement peu suivi. "L'info n'est pas très bien passée" justifie Anne Ouloto, porte-parole de Ouattara, soulignant que son camp ne bénéficiait pas du relais de la radio-télévision d'Etat, contrôlée par le camp Gbagbo.

Les partisans de Ouattara ont cependant eu un motif de satisfaction à
l'étranger. Une trentaine d'entre eux ont pris le contrôle hier de l'ambassade de la Côte d'Ivoire à Paris, un poste stratégique pour la diplomatie ivoirienne. Les occupants réclamaient notamment le départ de l'ambassadeur pro-Gbagbo au profit d'un proche d'Alassane Ouattara.

En fin de soirée, les manifestants ont quitté les lieux. Le Quai d'Orsay a annoncé qu'un nouvel ambassadeur de Côte d'Ivoire en France allait
être nommé.

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