Cet article date de plus de treize ans.

Tripoli sous les bombes, Kadhafi restera "mort ou vif"

Alors que la capitale libyenne essuie depuis lundi des bombardements d’une intensité inégalité et en plein jour des forces de l’Otan, Mouammar Kadhafi cherche à reprendre la main. Dans un message audio, le dirigeant libyen assure qu’il ne se "soumettrait pas". Côté diplomatique, un émissaire spécial de l’Onu est arrivé à Tripoli. Moscou et Pékin tentent également une médiation entre le régime du colonnel Kadhafi et la rebellion.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Radio France © France Info)

Preuve de vie ou tentative de remobilisation de ses troupes ? Alors que l’Otan s’est lancé depuis hier dans une série de bombardements sans précédent sur Tripoli, Mouammar Kadhafi a parlé pour la première fois depuis près d’un mois. Il a fait diffuser un appel à la résistance sur la télévision d’Etat. Dans un message audio, il assure qu’il "ne se rendra pas" : "Je suis à proximité des bombardements mais je résiste toujours. N'ayez pas peur! En avant, en avant ! Nous saluons la mort. Le martyre est un million de fois préférable", a lancé le dirigeant libyen.

Un message qui n’a pas empêché l’Otan de continuer à pilonner la capitale libyenne mardi après-midi. Selon le régime libyen, 60 bombes ont été larguées et 31 personnes tuées.Ces frappes aériennes en plein jour, les plus intenses depuis le début des opérations début mars, sont concentrées sur les environs de l'immense caserne de Bab al Azizia, où s’est abrité Mouammar Kadhafi. Des casernes de gardes révolutionnaires auraient été touchées.

_ "Il s'agit juste d'accroître la pression sur le régime de Kadhafi" , explique un responsable au QG de l’opération de l’Otan en Libye. A Washington, Barack Obama s'est montré encore plus clair: "Kadhafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s'intensifier jusqu'à ce qu'il le fasse". "Au lieu de nous parler, ils nous bombardent. Ils sont devenus fous", réagit Moussa Ibrahim, porte-parole du régime libyen.

L’Onu, la Russie et la Chine, candidats pour une médiation

Pourtant, comme les bombardements, les tentatives de médiations se multiplient. L'envoyé spécial de l'ONU Adbel-Ilah al-Khatib est arrivé mardi dans la capitale libyenne pour une visite surprise. Il y a quinze jours, lors d’une précédente visite, le diplomate avait insisté auprès du colonel Kadhafi pour la mise en place d’un cessez-le-feu et d’un accès à l'aide humanitaire dans les villes frappées par la répression exercée par le régime en place.

Côté rébellion, à l’est du pays, une autre mission diplomatique est en cours. Moscou a dépêché un émissaire à Benghazi, bastion du Conseil national de transition. Grâce aux intérêts économiques qu’il a dans le pays, le Kremlin espère obtenir l’ouverture de négociations entre les deux parties. "Certains se tournent vers Benghazi, certains se tournent vers Tripoli. La Russie considère de son devoir de bâtir un pont reliant ces deux rives qui séparent actuellement la société libyenne", a déclaré Mikhaïl Margelov, représentant spécial du président russe Dmitri Medvedev en Afrique. Le président russe qui s’était tout de même prononcé pour un départ de Mouammar Kadhafi lors du récent sommet du G8, à Deauville.

Un poste de médiateur officiel brigué également par la Chine. Le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Obeidi, est actuellement en visite à Pékin. Selon Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, l"émissaire spécial" de Kadhafi doit rencontrer son homologue chinois, Yang Jiechi, pour "échanger des points de vue sur la situation en Libye et sur une solution politique à la crise libyenne".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.