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Le juge Trévidic doit renoncer à se rendre en Algérie pour enquêter sur la mort des moines de Tibéhirine

Cette visite, déjà reportée fin février, devait commencer samedi. Mais à la veille du voyage, le magistrat et l'équipe qui devait l'accompagner n'avaient toujours pas reçu d'invitation officielle d'Alger.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le juge Marc Trévidic à Paris, le 14 janvier 2013. (  MAXPPP)

Alger ne semble pas pressée de voir le juge antiterroriste Marc Trévidic mettre son nez dans l'affaire de l'assassinat des moines de Tibéhirine. Il a dû renoncer à se rendre en Algérie pour progresser dans son enquête. En effet, à la veille du voyage, le magistrat et l'équipe qui devait l'accompagner n'avaient toujours pas reçu d'invitation officielle. 

Et ce n'est pas la première fois qu'il doit rebrousser chemin. Cette visite avait déjà été reportée fin février. Le juge devait être accompagné notamment d'experts, d'un photographe de l'identité judiciaire et d'un magistrat du parquet de Paris. But de la mission : aller à Tibéhirine pour faire exhumer et expertiser les têtes des sept moines, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère près de Médéa, dans le nord-ouest du pays.

Quelque chose à cacher ?

Pour le moment, Alger n'a fait aucun commentaire, tandis que Paris minimise : ce n'est qu'un "report". "Les autorités judiciaires françaises et algériennes sont actuellement en contact étroit pour préparer la prochaine visite de Monsieur Trévidic en Algérie, dont le principe n'est pas remis en cause et qui devrait se tenir prochainement", a voulu rassurer le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal.

Mais pour les familles des victimes, "c'est une immense déception", a réagi Patrick Baudoin, leur conseil. Dans cette affaire, où la thèse d'un acte islamiste est contestée, "on s'est constamment heurtés à un système d'opacité et au refus de coopérer des autorités algériennes", a déploré l'avocat. Celui-ci espère cependant que le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, en visite en Algérie la semaine prochaine, pourra faire bouger les lignes. "Si, à très bref délai, le juge Trévidic ne reçoit pas l'autorisation d'Alger de se rendre sur place, nous tirerons toutes les conséquences de ce refus délibéré de coopérer", prévient Patrick Baudoin. Selon lui, "si ce refus persiste, ça voudra dire qu'il y a quelque chose à cacher".

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