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Nigeria: Boko Haram a fait près de 400 victimes civiles en 5 mois, selon Amnesty

Selon Amnesty international, la recrudescence des attaques du groupe djihadiste nigérian Boko Haram a fait près de 400 victimes civiles depuis le mois d’avril 2017. Soit «plus du double que durant les cinq mois précédents», précise l’ONG de défense des droits de l’Homme qui intègre les victimes des attaques djihadistes au Cameroun à cette comptabilité macabre.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Rendus orphelins par les attaques de Boko Haram, des enfants nigérians s'amusent avec le manège d'un parc d'attraction abandonné de Maiduguri, le 27 avril 2017. Depuis l'apparition du groupe djihadiste, la population de cette ville a doublé, passant à deux millions de personnes, dont des milliers d'enfants sans domicile. (Florian PLAUCHEUR / AFP)

Bien qu’ayant perdu du terrain face à l’armée nigériane, le groupe djihadiste Boko Haram a conservé des capacités de nuisance élevées.

«Toutes les attaques n'ont pas forcément été signalées» 
Selon un bilan établi par Amnesty International, «la recrudescence des attaques et des attentats-suicides perpétrés par Boko Haram au Cameroun et au Nigeria a fait au moins 381 morts parmi les civils au cours des cinq derniers mois».
 

«Du mois de mai au mois d’août, le nombre de victimes civiles est sept fois plus élevé qu’au cours des quatre mois précédents. Pour le seul mois d’août, on recense 100 morts parmi les civils» au Nigeria, précise l’ONG, soulignant toutefois que «le chiffre réel est sans doute plus élevé, car toutes les attaques n’ont pas forcément été signalées.»
 
En juillet, le groupe a tué près de 70 personnes dans l’attaque d’un convoi de prospection pétrolière dans le nord-est du Nigeria. De nombreux attentats-suicides pont été perpétrés en août dans la région de Konduga, à une vingtaine de kilomètres seulement de la capitale de l’Etat du Borno, Maiduguri.
 
Au Cameroun voisin, intégré à ce bilan, Amnesty a recensé 30 attentats-suicides depuis avril, «soit plus d’un par semaine».

Boko Haram cible désormais ceux qu'il considère comme des informateurs 
Harcelé par l’armée du président Muhammadu Buhari, qui a fait de la lutte contre Boko Haram la priorité de son mandat, et par la coalition anti-terroriste régionale, le groupe djihadiste aurait affiné sa stratégie pour toute la région du lac Tchad.
 
Au-delà des attentats aveugles visant les civils, il semble que la faction dirigée par le chef historique Abubakar Shekau se concentre à nouveau sur des crimes ciblant ceux qu’elle considère comme des informateurs des forces de sécurité.
 
Récemment de retour au pays après trois mois d’absence pour «congé médical», le président Buhari a reconnu fin août que le groupe avait accéléré les attaques. Il a promis «d’éradiquer» les menaces sécuritaires au Nigeria, dont l’insurrection djihadiste.
 
Secte religieuse rigoriste jusqu’à la mort de son fondateur Mohamed Yusuf, tué par l’armée, Boko Haram est devenu un mouvement djihadiste violent sous la direction de Shekau en 2009.
 
Depuis cette date, le conflit a fait plus de 20.000 morts et plus de 2 millions de déplacés et, toujours selon Amnesty International, la situation est alarmante sur tous les pourtours du lac Tchad (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun), ou 7 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. 

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