Comment concilier tradition et projection vers l'inconnu ? Pour AfrotroniX, de son vrai nom Caleb Rimtobaye, le déclic se produit le jour où il s'aperçoit que l'image de l'Afrique présentée sur les scènes occidentales est surannée et limitée aux tissus bigarrés et aux tam-tams.Chanteur, guitariste et producteur pendant dix ans d'un groupe de folk à Montréal, où il s'est installé en 2001, Caleb crée AfrotroniX pour montrer au monde que le continent où il est né est complexe. Le personnage coiffé d'un casque à lamelles, baptisé "afrotron", qui lui cache en partie le visage, frappe d'emblée les rétines.Un grand écart novateur"J'avais envie que les gens puissent ressentir autre chose de l'Afrique : une Afrique qui avance, qui bouillonne, qui donne et partage plutôt que de quémander, raconte l'artiste trentenaire au quotidien canadien La Presse en juillet 2018, avant d'ajouter : "à travers ce projet afrofuturiste, je souhaite projeter cette Afrique qui en a marre du regard apitoyé de l'Occident." En 2014, AfrotroniX se lance avec optimisme dans un grand écart novateur entre les références ancestrales africaines et l'univers numérique. Rien de contradictoire, selon lui.Le mantra d'AfrotroniXSur scène, cela donne un cocktail détonant de chorégraphies rétro-futuristes, de vidéos connectées et de sons électroniques mêlés à du blues touareg.Le passé, l'avenir, les rencontres pacifiques et positives entre univers différents, voilà le mantra d'AfrotroniX."J'essaie de me voir dans un monde qui ne se construit pas sur la peur de l'autre, mais plutôt sur la confiance. En fait, je crois qu'il y a vraiment du bon dans l'humain ! ", dit-il encore, enthousiaste.Une vitrine de l'industrie musicale africaineNommé dans quatre catégories avec son dernier single OYO aux "Victoires de la musique" de la pop africaine (All Africa Music Awards - Afrima), AfrotroniX a célébré son prix de meilleur DJ africain, le 25 novembre 2018, devant un public ravi. Frustré aussi de ne pas voir ses autres idoles comme le Nigérian Davido, couronné du prix "artiste de l'année" et absent de la cérémonie.Depuis sa création en 2014, l'Afrima s'est taillé une réputation de vitrine de l'industrie africaine de la musique, un secteur innovant et prolifique qui a explosé au cours de la dernière décennie.