Soudan : après trois semaines de combats, un premier avion d'aide humanitaire a atterri
A bord de l'avion qui a atterri à Port-Soudan, dimanche 30 avril, se trouvent "huit tonnes" d'aide, dont "des produits anesthésiques, des pansements, du matériel de suture et d'autres articles chirurgicaux", ainsi que du personnel humanitaire. Affrété par le Comité international de la Croix rouge (CICR), il s'agit du premier avion humanitaire à rejoindre le Soudan après la fermeture de l'espace aérien, le 15 avril, en raison de violents combats entre les deux généraux rivaux.
Selon le directeur régional pour l'Afrique de l'organisation internationale basée à Genève, Patrick Youssef, cette aide doit permettre "de soigner 1 500 patients." "On espère maintenant pouvoir le livrer rapidement aux plus grands hôpitaux de Khartoum", a-t-il ajouté. Car, pour acheminer les secours, "on a besoin de plus de garanties de sécurité à Khartoum et au Darfour", où se déroulent la majorité des combats.
"Le CICR s'apprête à affréter un deuxième avion pour acheminer davantage de secours médicaux et de personnel humanitaire", a ajouté Patrick Youssel, faisant part de l'espoir que "cela va ouvrir la voie aux humanitaires pour qu'ils puissent aider à résoudre la crise", aux côtés des médecins du Croissant Rouge soudanais sur place.
Population déplacée et hôpitaux bombardés
Au Darfour, la situation est "très difficile". "Les populations se déplacent, en temps normal on les suivrait, mais dans la situation actuelle, c'est impossible", s'est alerté le responsable. Et à Karthoum, la capitale, "la situation est catastrophique en raison du manque de médecins et du manque de matériel médical", a-t-il déclaré, alors que seuls 16% des hôpitaux fonctionnent, selon l'ONU. "En temps normal, un hôpital doit être réapprovisionné tous les deux jours, en temps de guerre, surtout si comme en ce moment les hôpitaux sont pillés et attaqués, ce délai se raccourcit", a poursuivi Patrick Youssef.
Pour les médecins au Soudan, il faut surtout rétablir l'eau et l'électricité et faire sortir les combattants qui occupent certains établissements. Il faut également des solutions de rechange pour les 15 hôpitaux bombardés et des équipes pour relayer des médecins qui parfois n'ont pas cessé de travailler depuis deux semaines. Il faut aussi, préviennent les médecins, trouver les ressources pour prendre en charge "12 000 malades" qui, sans dialyse dans des hôpitaux où les stocks sont vides et les générateurs en panne de carburant, "risquent de mourir".
Depuis le 15 avril, 528 personnes ont été tuées et plus de 4 000 blessés, selon le ministère soudanais de la Santé. Mais ce bilan reste très provisoire.
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