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Le Soudan est "au bord de la guerre civile totale", alerte l'ONU

En près de trois mois de guerre, près de 3 000 morts ont été recensés. Le conflit a aussi réveillé la guerre au Darfour, qui a repris une "dimension ethnique", selon l'ONU.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des frappes sur Khartoum, la capitale du Soudan, le 9 juin 2023. (ANADOLU AGENCY / AFP)

Nouvelle frappe meurtrière. Un raid de l'armée de l'air sur un quartier résidentiel de Khartoum a tué des dizaines de civils au Soudan, samedi 8 juillet. Les bombardements ont eu lieu sur le quartier de Dar al-Salam, littéralement "la maison de la paix" en arabe, à Omdourman, la banlieue nord-ouest de Khartoum. Ils ont fait selon le ministère local de la Santé "22 morts et un grand nombre de blessés parmi les civils".

>> L'article à lire pour comprendre la crise au Soudan, en proie à de violents affrontements

Sur Facebook, le ministère a posté une vidéo montrant des corps sans vie, certains aux membres déchiquetés, dont plusieurs de femmes. De leur côté, les Forces de soutien rapide, en guerre contre l'armée depuis le 15 avril, ont dénoncé "la perte tragique de plus de 31 vies et de nombreux blessés".

Près de trois millions de réfugiés

Le Soudan est "au bord de la guerre civile totale", alerte l'ONU. L'organisation estime que la situation est "potentiellement déstabilisatrice pour toute la région". En près de trois mois de guerre entre les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo et les troupes régulières du général Abdel Fattah al-Burhane, près de 3 000 morts ont été recensés – un bilan très sous-estimé, tant les corps qui jonchent les rues sont inaccessibles. Près de trois millions de Soudanais ont été forcés de quitter leur maison – dont plus de 600 000 pour se rendre à l'étranger – tant les exactions venues des deux camps se multiplient.

Un des porte-parole du secrétaire général de l'ONU a ainsi dénoncé "une absence totale de respect du droit humanitaire et des droits humains", notamment au Darfour, région martyre dans les années 2000, de nouveau au cœur de combats ayant repris une "dimension ethnique".

Pour tenter une sortie de crise, l'ONU plaide pour les propositions de l'Igad. Ce bloc de l'Afrique de l'Est, auquel appartient Khartoum, réunira lundi à Addis-Abeba les chefs d'Etat ou de gouvernement des quatre pays à la manœuvre sur le dossier soudanais : l'Ethiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan du Sud.

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