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"La révolution soudanaise a été visée" : le Premier ministre Abdallah Hamdok échappe à un attentat

Le processus de transition politique au Soudan est de nouveau mis à mal. 

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Deux véhicules du convoi du Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, durement endommagés après l'attentat du 9 mars 2020 à Khartoum. (MAHMOUD HJAJ / ANADOLU AGENCY)

Dans la matinée du lundi 9 mars 2020, alors qu’il franchissait un pont sur le Nil, au nord de Khartoum, le convoi du Premier ministre a été la cible d’une attaque à la bombe et de tirs d’armes légères. Deux véhicules, dont celui d’Abdallah Hamdok ont été détruits. Ce dernier s’en est sorti apparemment sans une égratignure, puisqu’il a pu présider peu après, une réunion du FLC, les Forces pour la liberté et le changement, le parti de la révolution. "Une attaque terroriste", a dénoncé le Conseil des ministres, sans désigner de coupables. C'est la "révolution soudanaise qui a été visée par cette attaque, mais nous ferons en sorte que cette révolution poursuive sa marche", a souligné le Conseil des ministres dans un communiqué.

"Je veux rassurer le peuple soudanais : je me porte bien et ce qui s'est passé n'arrêtera pas la marche (du Soudan) sur la voie du changement", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Période de transition

La construction de la démocratie n’est pas un fleuve tranquille dans le pays depuis la destitution en avril 2019 d’Omar el-Béchir. Ce dernier avait dirigé le pays d’une main de fer durant trente ans.

Depuis cette destitution, civils et militaires se succèdent à la tête du pays. Un Conseil souverain, composé de cinq militaires et six civils, est chargé de mener la transition jusqu’en 2022, date des futures élections. Il est présidé actuellement par un militaire qui cèdera sa place à un civil pour conduire le pays jusqu’aux élections.

Mais la remise en ordre du pays, notamment le contrôle des forces paramilitaires, ne se fait pas sans mal. En janvier dernier, les anciens membres de l’ex-Service national de renseignement, le NISS, se sont rebellés, réclamant des indemnités de licenciement supérieures.

Les sbires de l'ancien régime aux manettes ?

Cette rébellion a été matée rapidement, mais elle a provoqué la mort de cinq personnes. A l’époque, la police y voyait la marque de l’ancien chef des services secrets d’Omar el-Béchir, Salah Gosh.

Cette fois encore, les sbires de l’ancien régime sont soupçonnés. Cette nouvelle attaque vise "à faire dérailler le processus de transition au Soudan", selon la mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour. Les Etats-Unis ont de leur côté condamné l’attentat et réaffirmé leur soutien au gouvernement de transition.

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