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Au Soudan du Sud, les exactions ethniques se multiplient
Deux mois de conflit ont suffi pour ravager le Soudan du Sud. On y dénombre des milliers de morts. Chaque camp a versé le sang et la guerre est devenue ethnique. Bientôt, la saison des pluies va limiter les déplacements et ramener le calme. Mais personne n’a pour l’instant abandonné l’option militaire.
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En ce début février, la ville de Bor, au centre du pays, est de nouveau contrôlée par l’armée régulière. Depuis le début du conflit mi-décembre, la ville a changé quatre fois de main. Les habitants ont fuit. Enfin pas tous, hélas. Des dizaines de corps jonchent encore le sol.
Les assaillants n’ont épargné personne. Pas même les fidèles, regroupés dans l’église épiscopale Saint Andrews. 40 cadavres y ont été retrouvés.
La guerre ici aurait fait plusieurs centaines de morts. Pour fuir les combats, certains ont traversé le Nil, d’autres s’y seraient noyés.
La confusion est totale. En théorie, un cessez-le-feu a été conclu le 23 janvier 2014 entre les troupes gouvernementales et les rebelles. Dans les faits, le Soudan du Sud est toujours en proie à la violence. Le pouvoir du président Salva Kiir est contesté par son ancien vice-président Riek Machar. Les deux camps s’accusent mutuellement des pires exactions. Dernière en date, les forces gouvernementales auraient rasé Leer, la ville natale du chef rebelle. Rasé la ville et tué des civils, femmes et enfants.
Rivalité politique et ethnique
Le conflit est au départ une bataille d’ego entre deux hommes. D’un côté le rebelle Riek Machard. Il a rejoint en 2002 le mouvement indépendantiste qui obtiendra la partition du Soudan en 2011. Face à lui, Salva Kiir fait figure de combattant historique. Il a mené la lutte depuis les années 60.
Les deux hommes prennent l’exécutif en tandem lors de l’indépendance. Mais en juillet 2013, c’est la brouille. Un coup d’Etat avorté va conduire le Soudan du Sud dans le chaos. Les deux hommes sont de deux ethnies distinctes, les Dinka et les Nuer (l’ethnie des rebelles). Comme souvent ailleurs, le conflit devient ethnique. En quelques semaines le jeune pays est ravagé.
Comme l’explique le journal Le Monde (article payant), la saison des pluies débute dans deux mois. La boue qui empêche tout dépplacement aura au moins le mérite d’empêcher les combats.
Mais d’ici là, chaque camp va peut-être tenter de prendre le dessus.
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