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Plus de 80 élèves d’une école primaire violées, l’Afrique du Sud sous le choc

Un agent de sécurité d’une école primaire de Soweto, grand township de Johannesburg, aurait abusé sexuellement de 83 écolières depuis février 2016. Le directeur de l’école et son équipe, accusés de complicité, ont été suspendus. Les autorités craignent que le nombre ne soit plus élevé.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministère de l'Education sud-africain affirme que 83 élèves seraient concernées par les agressions sexuelles. (MUJAHID SAFODIEN / AFP)

Les élèves l’appelaient affectueusement mkhulu (grand-père, papy). Depuis le 9 octobre 2017, l’agent de sécurité de 57 ans est en prison en attendant son procès, prévu la semaine prochaine. Ce jour-là, deux petites filles, en classe de CE1 et de 6e à l'école primaire AB Xuma à Orlando East (Soweto), sont allées porter plainte au commissariat assurant qu’elles avaient été agressées sexuellement. En ouvrant l’enquête, la police découvre, dans un premier temps, que l’agent aurait abusé de 52 autres écolières. Trois jours plus tard, le département de l'éducation de Gauteng affirme que le nombre est désormais passé à 83 victimes (lien en anglais). C’est le plus grand scandale de pédophilie en Afrique du Sud.

 
L’affaire a soulevé une indignation nationale. Le ministère de l’Education a annoncé avoir suspendu immédiatement le directeur et son équipe de direction. «Nous les avons suspendus parce qu'il y avait des allégations qu'ils étaient au courant mais se taisaient et décourageaient également les élèves d'en parler ou de le signaler à leurs parents», explique Steve Mabona, porte-parole du ministère, au Mail & Guardian (lien en anglais).


Les autorités sud-africaines ont recensé pas moins de 51.895 cas de viols d'avril 2015 à mars 2016, soit plus d'une centaine par jour. Un chiffre largement sous-estimé, selon les associations. Il y a quelques années, l'Afrique du Sud a créé une soixantaine de tribunaux spécialisés dans les infractions sexuelles, dans le but d'accélérer les procédures judiciaires. Aujourd'hui encore, une plainte met encore entre deux et six ans avant d'être jugée.

 
Le Conseil sud-africain de la recherche médicale a recensé qu'en 2012, seuls 8,6% des procès pour viol s'étaient conclus par une condamnation. Selon l’organisme, le parquet a refusé cette même année de poursuivre 47,7% des dossiers de viol transmis par la police. Seuls dix parents d’élèves de l’école primaire de Soweto, dont les enfants ont été victimes d’agressions sexuelles, ont déposé plainte.

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