Plus de 80 élèves d’une école primaire violées, l’Afrique du Sud sous le choc
Les élèves l’appelaient affectueusement mkhulu (grand-père, papy). Depuis le 9 octobre 2017, l’agent de sécurité de 57 ans est en prison en attendant son procès, prévu la semaine prochaine. Ce jour-là, deux petites filles, en classe de CE1 et de 6e à l'école primaire AB Xuma à Orlando East (Soweto), sont allées porter plainte au commissariat assurant qu’elles avaient été agressées sexuellement. En ouvrant l’enquête, la police découvre, dans un premier temps, que l’agent aurait abusé de 52 autres écolières. Trois jours plus tard, le département de l'éducation de Gauteng affirme que le nombre est désormais passé à 83 victimes (lien en anglais). C’est le plus grand scandale de pédophilie en Afrique du Sud.
Soweto Principal and his team who concealed the security guard's abuses on over 50 learners have been removed. https://t.co/ZWb2u6ccvX
— Mail & Guardian (@mailandguardian) October 12, 2017
L’affaire a soulevé une indignation nationale. Le ministère de l’Education a annoncé avoir suspendu immédiatement le directeur et son équipe de direction. «Nous les avons suspendus parce qu'il y avait des allégations qu'ils étaient au courant mais se taisaient et décourageaient également les élèves d'en parler ou de le signaler à leurs parents», explique Steve Mabona, porte-parole du ministère, au Mail & Guardian (lien en anglais).
Ways to Make Sure your Child is Safe at School #Soweto https://t.co/lzlkDEpXB0 via @young nation news
— Youngnation news (@Youngnationnews) October 13, 2017
Les autorités sud-africaines ont recensé pas moins de 51.895 cas de viols d'avril 2015 à mars 2016, soit plus d'une centaine par jour. Un chiffre largement sous-estimé, selon les associations. Il y a quelques années, l'Afrique du Sud a créé une soixantaine de tribunaux spécialisés dans les infractions sexuelles, dans le but d'accélérer les procédures judiciaires. Aujourd'hui encore, une plainte met encore entre deux et six ans avant d'être jugée.
Safety in schools is an issue with the alleged abuse of 83 Soweto school pupils emerging. Do you talk to your kids about sexual violence? pic.twitter.com/XyTExfFQre
— Uveka Rangappa (@UvekaR) October 13, 2017
Le Conseil sud-africain de la recherche médicale a recensé qu'en 2012, seuls 8,6% des procès pour viol s'étaient conclus par une condamnation. Selon l’organisme, le parquet a refusé cette même année de poursuivre 47,7% des dossiers de viol transmis par la police. Seuls dix parents d’élèves de l’école primaire de Soweto, dont les enfants ont été victimes d’agressions sexuelles, ont déposé plainte.
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