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Nouvelle attaque contre un internat de jeunes filles dans le nord du Nigeria

Une cinquantaine de jeune filles étaient toujours portées disparues mercredi 21 février, 48 heures après l'attaque de leur école par des individus armés. Ils s'en sont pris aux commerçants et à l'internat de jeune filles de la ville de Dapchi, dans le nord-est du Nigeria. Cette attaque rappelle l'enlèvement par Boko Haram de 276 filles d'une école de Chibok, en 2014.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des pourparlers entre le gouvernement et le groupe djihadiste Boko Haram ont permis la libération le 7 mai 2017 de 82 jeunes filles, enlevées à Chibok.

	  (STRINGER / AFP)

Des insurgés lourdement armés ont mené le 19 février 2018 un assaut sur le village de Dapchi, dans l'Etat de Yobe, tirant en l'air et faisant exploser des grenades, selon les témoignages des habitants recueillis par l'AFP. Les assaillants, soupçonnés d'être des membres du groupe djihadiste Boko Haram, étaient à bord de 12 véhicules au moins.

Les élèves et les professeurs de la Girls Science Secondary School, un internat de jeunes filles, se sont enfuis en brousse, craignant d'être enlevés, comme ce fut le cas pour les lycéennes de Chibok dans l'Etat voisin du Borno il y a quatre ans.

Deux jours après l'attaque, plusieurs dizaines d'élèves du lycée de Dapchi ne sont toujours pas rentrées, suscitant les pires craintes de leurs familles. Selon le gouverneur de l'Etat de Yobe, une cinquantaine d'élèves manquent toujours à l'appel, deux jours après les faits.

Des recherches sont menées dans la zone. Dix lycéennes, qui avaient pris la fuite lors de l'attaque, ont été retrouvées.

Un pensionnat de jeunes filles
Selon le personnel du pensionnat, qui accueille des filles âgées de 11 ans et plus, il y avait au moment de l'attaque 710 élèves. Inuwa Mohammed, dont la fille de 16 ans, Falmata, manque à l'appel, a confirmé que les parents avaient cherché leurs filles dans tous les villages alentours.

Le groupe djihadiste Boko Haram, dont le nom signifie «l'éducation occidentale est un péché», mène depuis 2009 une insurrection sanglante dans le nord-est du Nigeria ayant fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.

Il a kidnappé des milliers de personnes, dont des femmes et des enfants, mais c'est l'enlèvement de 276 lycéennes à Chibok en 2014, qui avait déclenché une vague d'indignation mondiale, donnant au groupe une tragique notoriété sur la scène internationale.

Les véritables motivations des assaillants à Dapchi restent floues, même si certains villageois affirment qu'ils ont visé en priorité l'établissement scolaire. Après s'être rendus dans l'école déserte, les insurgés ont en outre pillé plusieurs magasins à la recherche de vivres et de matériel, selon des médias locaux.

Pour Yan St-Pierre, consultant en contre-terrorisme pour le Mosecom (Modern Security Consulting Group), le kidnapping est une vieille méthode pour Boko Haram: «Ils organisent des enlèvements toutes les semaines, même sans rançon, pour maintenir la pression sur les opérations militaires».

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