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Muslim Ban: Spotify met en avant des artistes concernés par le décret de Trump

Spotify, le numéro 1 de la musique en streaming (diffusion en ligne), a lancé le 6 juillet 2017 une campagne pour dénoncer le décret anti-immigration du président américain qui est partiellement entré en vigueur fin juin. La parole est donnée à des artistes des six pays concernés par l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le groupe de Hip Hop somalien, Waayaha Cusub, qui participe au projet de Spotify «I'm with the banned» . (Capture d'écran du site Spotify )

 
«I’m with the banned» (que l’on pourrait traduire par j’appartiens aux bannis), c’est le titre du projet comprenant des clips, une playlist et un documentaire, produits par la plateforme de musique Spotify qui compte plus de 140 millions d’utilisateurs dans 60 pays à travers le monde. Dans des vidéos courtes, des musiciens et chanteurs du Soudan, de Somalie, de Libye, de Syrie, du Yémen et d’Iran (les pays visés par l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis) racontent leur histoire et leur expérience.
Le documentaire lui est prévu pour l’automne. 


Le Hip-Hop de Somalie
Parmi les artistes mis en avant, les Waayaha Cusub (Nouvelle ère en somalien). Un groupe somalien de Hip hop et de musique traditionnelle. «En 2006, les extrémistes ont contrôlé la Somalie, ils nous accusaient d’être des espions de l’Amérique et nous disaient si vous n’arrêtez pas la musique, on vous tue. Ils sont venus à la maison, ils ont pris toute la famille en otage et m’ont tiré dessus… Les shebabs, ce n’est pas a Somalie, et la Somalie n’est pas terroriste», raconte l’un des artistes du groupe qui vit aujourd’hui au Pays-Bas.


Collaboration avec des artistes américains
En donnant la parole aux artistes originaires de pays jugés suspects, Spotify entend déconstruire les clichés et «amplifier les voix des personnes et les communautés qui ont été réduites au silence», comme le souligne le site américain Vox. La plateforme de musique suédoise a également réuni à Toronto, au Canada, ces artistes avec des musiciens américains. Le rappeur Desiigner a enregistré une chanson avec le groupe somalien Waahaya Cusub.

La musique pour… «réparer»?
Ce n’est pas la première fois que Spotify s’engage politiquement. A la veille des élections présidentielles américaines, la plateforme populaire s’était associée au site d’information américain Mic pour lancer le débat sur les armes à feu, les droits civils ou la dette des étudiants.

L’entreprise suédoise avait également pris position pour défendre les migrants en mettant en ligne «The Refugee Playlist» ( la liste de chansons des réfugiés). Un engagement pour tenter de faire bouger les choses. «Ce que la politique ne peut pas réparer, peut-être que la musique le peut», souligne Seth Farbman, le responsable marketing de Spotify cité par Vox.

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