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Libye : la pénurie d'électricité s'amplifie sur fond de canicule et de combats

Les forces loyales au gouvernement de Fayez al-Sarraj ont infligé un revers aux troupes du Maréchal Haftar au sud de Tripoli, mais la poursuite des combats ne fait qu'aggraver la pénurie d'électricité dont souffre la population de la capitale

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des techniciens de la Compagnie nationale d'électricité réparent les lignes à haute tension endommagées par les combats au sud de Tripoli, le 23 mai 2019. (MAHMUD TURKIA / AFP)

La pénurie d'électricité s'est encore aggravée à Tripoli en raison de la canicule et des combats entre les deux autorités rivales du pays qui ont endommagé une infrastructure déjà vétuste.

Des coupures de courant de plus de 12h par jour

La population souffre en effet d'un rationnement de l'approvisionnement électrique avec des coupures de plus de douze heures par jour. Cette pénurie énergétique provoque quotidiennement de graves perturbations des réseaux de téléphonie mobile et d'internet et affecte également l'approvisionnement en eau et en carburant, notamment dans l'ouest, la région la plus peuplée du pays.

La Compagnie nationale d'électricité (Gecol) a dénoncé le 26 juin 2019 des actes d'agression contre ses employés par des gens mécontents pour les contraindre à rétablir l'électricité dans certains quartiers. "Ces agressions empêchent un rationnement équitable (...) et peuvent provoquer une panne totale", a prévenu la compagnie dans un communiqué.

Une pénurie chronique depuis 2011

La Gecol appelle régulièrement les citoyens à "rationaliser leur consommation", notamment les commerçants. Elle précise toutefois que la climatisation représente plus de 60% de la consommation. La Libye fait face à une pénurie chronique d'électricité depuis 2011, en particulier durant les pics de consommation en hiver et en été. Ce riche pays pétrolier produit autour de 6000 mégawatts, avec un déficit de plus de 1000 MW lors du pic estival, selon la Gecol.

Le déficit s'est aggravé avec les dégâts provoqués par les combats au sud de Tripoli opposant les troupes du maréchal Khalifa Haftar, aux forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale. Le maréchal Haftar, qui tente depuis le 4 avril de s'emparer de Tripoli, vient d'ailleurs de subir un sérieux revers sur le terrain.

Les combats empêchent tout nouveau projet d'électrification

Les forces loyales au GNA de Fayez al-Sarraj ont annoncé le 26 juin dans la soirée avoir repris la ville stratégique de Gharyan située à 100 kilomètres au sud de Tripoli où était basé le centre de commandement des forces pro-Haftar. "Gharyan est sous notre contrôle total", a indiqué à l'AFP Moustafa al-Mejii, porte-parole des forces du GNA, faisant état de plus de 18 prisonniers et de dizaines de morts dans le camp de Haftar. Il s'est même félicité d'une "victoire importante" sur le plan stratégique et moral, affirmant s'attendre à un "effondrement" des forces de Haftar.

Un peu plus tôt, le porte-parole des forces de l'homme fort de l'Est avait accusé des "cellules dormantes" d'avoir facilité l'entrée des troupes du GNA dans une partie de Gharyan, sans reconnaître la perte de la ville. Il a précisé que les combats se poursuivaient et que la situation était "sous contrôle".

La poursuite des violences continue en tout cas d'empêcher l'exécution de nouveaux projets d'électrification par des entreprises étrangères, évacuées avec le début de l'offensive du maréchal Haftar, a indiqué récemment à l'AFP un responsable de la Gecol.

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