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La Tanzanie prend enfin la mesure de l'épidémie de coronavirus

Un comité d'experts recommande la vaccination et la publication des chiffres.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Aucune statistique n'a été publiée depuis mai 2020 sur la situation de l'épidémie de coronavirus en Tanzanie. (ERICKY BONIPHACE / AFP)

Les temps changent en Tanzanie, et depuis la mort du président John Magufuli le 18 mars 2021, l'heure n'est plus au déni face à la pandémie de coronavirus. Cette fois, c'est un comité d'experts tanzaniens qui a recommandé lundi 17 mai la reprise de la publication de chiffres officiels sur la propagation de la maladie dans le pays, après plus d'un an d'interruption.

Le 6 avril dernier, la nouvelle présidente de Tanzanie Samia Suluhu Hassan avait estimé qu'il n'était "pas bon" d'ignorer la pandémie de coronavirus. Elle annonçait la création d'un comité d'experts qui vient donc de faire sa première recommandation.

Ce groupe de travail préconise également de proposer des vaccins aux travailleurs de première ligne et aux personnes vulnérables. "Les vaccins sont efficaces et sûrs, puisqu’ils sont scientifiquement prouvés", annonce le comité. Une déclaration qui prend l'exact contrepied des propos tenus par feu John Magufuli. "Aucun vaccin ne nous est bénéfique", avait-il lancé peu de temps avant son décès.

La fin du déni

La Tanzanie revient donc à des notions plus scientifiques pour contrer la maladie. Sous Magufuli, Dieu était son unique sauveur, ou éventuellement les médecines traditionnelles. Il s'en était également pris aux tests de dépistages qui, à ses yeux, établissaient trop de cas positifs. La ministre de la Santé de Tanzanie, Dorothy Gwajima, avait même concocté en public un remède "maison", à base d'oignons, de gingembre, de citrons et de poivre.

Aucune statistique n'a été publiée depuis le mois d'avril 2020. A cette époque, le bilan s'élevait à 16 décès et 509 cas. Le président du comité d'experts, le professeur Saïd Aboud, n'a pas apporté de nouveaux chiffres. En revanche, il a reconnu que le pays a été frappé par deux vagues majeures depuis mars 2020, et qu'il se trouvait sous la menace d'une troisième vague.

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