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Ibrahima Camara, l’homme qui se bat pour les droits des filles en Guinée
Depuis 2012, les Nations Unies célèbrent, le 11 octobre, la Journée internationale de la fille pour rappeler que des millions d'entre elles dans le monde sont privées de leurs droits. Mais grâce au soutien d’ONG, de nombreux jeunes se mobilisent pour que les choses changent. Parmi eux, le Guinéen Ibrahima Sory Camara.
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Originaire d’un quartier populaire de Conakry, Ibrahima Sory Camara, 23 ans, s’intéresse très tôt aux problèmes des enfants en Guinée. Mariages précoces, mutilations génitales féminines, déscolarisation… les filles sont les plus mal loties et cette injustice le révolte. Dès l’âge de 14 ans, il rejoint le parlement des enfants de Guinée, une institution gouvernementale, pour agir.
«Les garçons ont un rôle à jouer»
Le premier exemple qui le frappe est celui de sa cousine qui n’allait pas à l’école. «On disait, l’école c’est pour les garçons, les filles doivent s’occuper des travaux à la maison, et cela me choquait», confie-t-il à Géopolis. En Guinée, une fille sur trois n’est pas scolarisée. Les filles sont considérées comme une charge pour la famille et leur destin est de se marier jeunes. Ibrahima refuse cette discrimination qui perdure et se lance dans le combat pour les droits des filles.
Rencontres et débats
Soutenu par l’ONG Plan International, Ibrahima Sory Camara est très actif sur le terrain. Il mise avant tout sur les rencontres avec d’autres jeunes pour parler des inégalités entre filles et garçons.
«Nous n’arrivons pas avec des idées toutes prêtes, nous ne jugeons personne, nous discutons et nous essayons de comprendre pourquoi certains acceptent ces discriminations. (…) Ils sont souvent mal informés sur les lois dans le pays et les droits des filles», affirme le jeune militant, titulaire d'une licence en sciences juridiques et politiques.
Dans son pays, une fille sur deux se marie avant ses 18 ans, alors que la loi l’interdit. Beaucoup d'autres sont même mariées avant l'âge de 15 ans et sont de fait privées d’école.
«Il y a des progrès»
Même si les injustices à l’encontre des filles restent criantes en raison du poids des traditions, les mentalités commencent à changer. «Il y a des améliorations. Avec les nouvelles technologies, les filles sont beaucoup plus actives, elles s’informent et suivent parfois des cours en ligne. Les jeunes femmes privées d’école s’engagent beaucoup plus dans l’éducation de leur filles», explique à Gépolis Ibrahima Sory Camara qui se dit convaincu que le changement de comportements commence au sein de la famille.
La sienne et un bon exemple. Ses deux frères et sœurs ont reçu la même éducation et sont convaincus que le combat qu’il mène pour les droits des filles est juste. «Pour réussir ce combat, il faut que l’action soit commune et on est tous concernés», conclut-il.
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