Cet article date de plus de six ans.

Héritage au Maroc: 100 personnalités appellent à l’égalité homme-femme

Après la Tunisie, le Maroc se saisit de l’égalité homme-femme dans l’héritage. Une centaine de personnalités lancent un appel à l’abrogation de la loi successorale. L'intellectuelle marocaine Asma Lamrabet, connue pour ses positions progressistes, a été «poussée à la démission» du Centre des études féminines en islam pour avoir défendu l'égalité.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min

Le débat sur la question successorale, ouvert en 2015, divise profondément la société marocaine. Les progressistes critiquent une législation inégalitaire, les milieux conservateurs rejettent toute remise en question. Dernière victime, l'intellectuelle marocaine Asma Lamrabet, «poussée à la démission» du Centre des études féminines en islam pour avoir défendu l'égalité homme-femme dans l'héritage.

«J'ai présenté ma démission (...) Une étape est finie», a tweeté l'écrivaine et chercheuse qui dirigeait depuis 2011 ce Centre dépendant de la Ligue des théologiens du Maroc, sans expliquer les raisons de son départ.


Au Maroc comme dans la plupart des pays musulmans, la femme n'a droit qu'à une demi-part successorale. Et ses dernières sorties avaient «provoqué un tollé notamment parmi les salafistes, qui n'ont pas lésiné sur les insultes», rappelle le site Médias24, qui fait part de sa solidarité. 


Parallèlement, une centaine de personnalités marocaines, anciens ministres, auteurs, universitaires, journalistes, chercheurs en pensée islamique... ont signé un appel revendiquant l'abrogation de la règle successorale du ta'sib inscrite dans le Code marocain de la famille. «Cette règle oblige les héritières n'ayant pas de frère à partager leurs biens avec des parents masculins du défunt, même éloignés (oncles, cousins...)», explique Tel Quel

«Le ta'sib ne correspond plus au fonctionnement de la famille marocaine et au contexte social actuel, il précarise les femmes les plus pauvres, il oblige de nombreux parents à céder leurs biens, de leur vivant, à leurs filles», arguent-ils dans un communiqué. Et qu'il faudrait des centaines de personnes comme Asma Lamrabet pour dépoussiérer l’Islam des couches d’obscurantisme et d’ignorance qui se sont accumulées au fil des siècles. Son travail est salutaire et sa présence dans le débat public est une nécessité.




Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.