Ghana: remplacer l’appel à la prière par des SMS, les musulmans en colère
Haut-parleurs ou textos? Pour Kwabena Frimpong-Boateng, ministre de l’Environnement, de la Science, de la Technologie et de l'Innovation, le choix est vite fait. Pour réduire «les nuisances sonores» dans la capitale, Accra, il propose de remplacer l’appel du muezzin, cinq fois par jour, par des textos (SMS) ou des messages WhatsApp.
«Pourquoi le bruit doit-il être limité à la maison du culte? Pourquoi l’heure de la prière ne pourrait-elle pas être transmise avec un texto ou par message WhatsApp? L'imam pourra envoyer un message WhatsApp à tout le monde au moment de la prière», explique le ministre, au cours d’une conférence de presse (lien en anglais).
La communauté musulmane, environ 20% de la population, a peu apprécié la proposition. Selon des responsables d’associations, cela s’apparente à une «agression».
( Kwabena Frimpong-Boateng cherche-il un buzz ? Les musulmans et les chrétiens vivent ensemble. Ne changez pas notre image)
What is Kwabena Frimpong Boateng looking for? Buzz? #Ghana is a religious country. Hearing adhan fine, hearing preachers fine, loud prayers fine... Christians and Muslims live together. Don't change our image. #Christianity #Islam
— Yahya Parker French Ghanaian (@Yankeez78) April 19, 2018
(Je suis en désaccord avec le professeur Kwabena Frimpong Boateng mais je suis contre l'utilisation des haut-parleurs)
Much as I disagree with Professor kwabena Frimpong Boateng on his suggestion regarding Muslims using SMS to summon believers to mosques, I also do not share that using loud megaphones in calling people to prayers ( as it is done in our communities )is islamically right.
— Abu (@Mr_Abu233) April 13, 2018
La proposition du ministre de l'Environnement divise les Ghanéens. «Discours faux et lâche»: Alhaji Haiidu Abubakar Galaxy, coordinateur national du groupe Hausa Broadcaster, ne mâche pas ses mots. Il note que l’imam ne prend pas les coordonnées des fidèles et que ces derniers peuvent prier dans n’importe quelle mosquée.
Le Ghana n'est pas le premier pays africain à vouloir interdire les appels à la prière (adhan). Pour les mêmes raisons – nuisances sonores –, le gouvernement rwandais a interdit, courant mars, l'utilisation de haut-parleurs. Les musulmans représentent 5% de la population du Rwanda.
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