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Expulsion de 3 000 Ethiopiens d'Arabie saoudite : l'ONU s'inquiète de la propagation du coronavirus

Les migrants sont gardés dans des centres de détention en Arabie saoudite avant d'être renvoyés en Ethiopie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Aéroport international Roi Abdelaziz de Jeddah, le 12 décembre 2019.  (GIUSEPPE CACACE / AFP)

L'Arabie saoudite a expulsé près de 3 000 migrants éthiopiens ces dernières semaines malgré les craintes que de telles opérations puissent accélérer la propagation du coronavirus dans le pays de la Corne de l'Afrique, ont annoncé lundi 13 avril les Nations unies. Depuis la mi-mars, l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a enregistré 2 870 rapatriés éthiopiens et tous, sauf 100, ont été renvoyés d'Arabie saoudite, a déclaré le porte-parole Alemayehu Seifeselassie.

Un travailleur humanitaire bien au fait de la situation des expulsés a dit à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, qu'environ 3 000 rapatriés étaient arrivés d'Arabie saoudite au cours des dix derniers jours. L'AFP a pu consulter un document écrit par Catherine Sozi, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Ethiopie.

L'expulsion et la déportation de migrants éthiopiens en situation irrégulière alors que la réponse de leur pays au COVID-19 n'est pas prête les met en danger

Catherine Sozi, coordinatrice des Nations unies pour l'Ethiopie

à l'AFP

Deux vols par jour

Au cours des dix derniers jours, selon le Financial Times (lien en anglais), jusqu'à deux vols quotidiens transportant des migrants éthiopiens ont atterri à l'aéroport international d'Addis-Abeba, avant de repartir en Arabie saoudite chargés de bétail. 

Les migrants sont gardés dans des centres de détention en Arabie saoudite avant d'être renvoyés en Ethiopie et on ne sait pas très bien dans quelle mesure les autorités saoudiennes les dépistent pour détecter les symptômes de COVID-19.

Le gouvernement éthiopien avait demandé qu'il soit mis fin à ces expulsions jusqu'à ce qu'il puisse mettre en place 30 centres de quarantaine à Addis-Abeba, indique Catherine Sozi. Mais les expulsions ont continué même si "seulement sept centres de quarantaine peuvent accueillir des rapatriés" et que "beaucoup de travail reste à faire" pour que les centres de quarantaine éthiopiens soient conformes aux directives de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), estime Catherine Sozi.

Tests limités

L'Ethiopie n'a signalé que 74 cas de COVID-19 et trois décès, mais les tests restent limités et les experts craignent que le faible système de santé du pays ne soit rapidement submergé par un afflux de cas.

Selon l'OIM, jusqu'à un demi-million d'Ethiopiens se trouvaient en Arabie saoudite lorsque les autorités de ce pays ont lancé une campagne contre l'immigration clandestine en 2017. Depuis lors, environ 10 000 Ethiopiens en moyenne ont été expulsés chaque mois, y compris en janvier et février de cette année.

Selon le travailleur humanitaire, il y a eu une pause de deux semaines dans les expulsions à partir du moment où l'Ethiopie a annoncé son premier cas de COVID-19 le 13 mars. Mais les vols de rapatriements ont depuis repris.

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