Ethiopie : un centre de désintoxication pour les addicts au khat
En vente libre dans le pays, la feuille mâchée, puissant psychotrope, fait des ravages chez les jeunes.
Ethiopie, mais aussi Somalie, Djibouti ou Erythée. En fait, toute la corne de l’Afrique consomme du khat et commence à mesurer ses effets néfastes. Dans cette région de l'Afrique, le khat n'est pas considéré comme une drogue.
Or si la tradition est ancienne, cela tourne à l’excès un peu partout. Franceinfo Afrique avait déjà évoqué la situation de Djibouti et les conséquences dramatiques pour l’économie d’une population rendue apathique par la drogue. On estime que les consommateurs consacrent 40% de leurs revenus à l’achat de khat, c’est autant de moins pour la vie quotidienne. Quand, en plus, 60% de la population est au chômage, on mesure l’ampleur du drame.
Le sevrage, un moment très dur
A Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie, la consommation est autorisée, y compris dans ses abus. L’AFP avance la somme de 4 dollars par jour dépensés pour l’achat de khat. Au départ mastiquée par les notables, la feuille s’est aujourd’hui répandue partout, et en particulier chez les jeunes, notamment les étudiants. Les consommateurs lui prêtent des vertus euphorisantes et stimulantes. Pourtant, on voit surtout des gens avachis sous l’effet de la drogue.
Et aujourd’hui, c’est aussi de désintoxication dont on parle. Il y a même, depuis 2015, une clinique à Mekele, la grande ville du nord du pays, où l’on soigne ces addictions. Et le sevrage, selon son directeur, Welday Hagos, est un moment très dur.
Reportage AFP TV/ Solan Kolli
Ce sevrage passe par des thérapies individuelles et de groupe, des médicaments si nécessaire, la pratique sportive, la fréquentation d'une bibliothèque, des séances "spirituelles", des réunions avec d'anciens accros... Téléphones portables et tablettes sont bannis, les visites et les contacts avec l'extérieur sont limités.
Pour Welday Hagos, le khat est non seulement une drogue, c’est aussi un passage vers des drogues plus dures. Ce que contestent les consommateurs rencontrés par l’AFP, à l’exception des patients de la clinique de Mekele.
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