Espionnage présumé au profit de l'Egypte dans le service de presse d’Angela Merkel
Un employé du gouvernement allemand est soupçonné d’avoir transmis pendant des années des informations au Service de renseignement général égyptien (GIS).
Un procès pour espionnage s’est ouvert cette semaine à Berlin. Dans le box des accusés, un Egypto-Allemand travaillant pour le service de presse d'Angela Merkel. Il aurait transmis pendant des années des informations au renseignement égyptien.
20 ans au service de la chancellerie
Amine K., 66 ans, travaillait depuis plus de vingt ans au service des visites du centre de presse fédéral allemand, le Bundespresseamt, un département chargé notamment de la communication sur les activités de la chancellerie.
Mais ce n’est qu’en 2010 qu’il aurait été recruté comme agent par l’ambassade d’Egypte à Berlin. Mission présumée : fournir toutes les informations à sa disposition en Allemagne concernant le pays des Pharaons. Le nouvel agent aurait alors compilé les études sur la politique intérieure et étrangère de l'Allemagne en lien avec l’Egypte et les aurait transmis au Service de renseignement général égyptien (GIS). Et ce, assidûment pendant neuf ans avant d’être débusqué. L'affaire a été révélée en juillet 2020 suite à un rapport annuel de l'agence allemande de renseignement intérieur.
Piston contre infos
A priori, le présumé espion n’a jamais mis la main sur des dossiers sensibles ou classés secret-défense, puisqu’il avait seulement accès à une base de données très limitée concernant le service de presse. Amine K. aurait transmis des observations générales sur la manière dont les médias traitaient les sujets en rapport avec l'Egypte, comme le précise l’acte d’accusation. Il est par ailleurs accusé d’avoir tenté de recruter des agents pour l’Egypte afin de surveiller les opposants au régime d'al-Sissi. En échange des informations transmises, le ressortissant allemand d’origine égyptienne espérait bénéficier d'un traitement de faveur de la part des autorités égyptiennes. Sa mère aurait notamment été aidée pour faire valoir ses droits à la pension égyptienne.
Ce piston, si nécessaire dans les pays arabes pour faire valoir ses droits, pourrait lui coûter cher en Allemagne. Le suspect risque jusqu'à cinq ans de prisont s'il est reconnu coupable d'espionnage pour une agence de renseignement étrangère.
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