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En Tanzanie, le travail des enfants expose les filles à des abus sexuels, selon Plan international

Dans la pêche, l'agriculture ou les mines, les filles sont victimes d'abus "invisibles" dont elles n'osent jamais parler.  

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des femmes et des jeunes filles (celle de droite a 13 ans) travaillent dans une mine d'or artisanale à Mgusu, dans la région de Geia, au nord de la Tanzanie, en 2013. (SANDRA GATKE / DPA)

L'organisation Plan international alerte contre le travail forcé des enfants. Un fléau qui repart à la hausse pour la première fois depuis vingt ans. Si la prévalence est plus élevée chez les garçons, les filles sont pour leur part beaucoup plus exposées à des agressions sexuelles. Exemple en Tanzanie où de nombreuses filles travaillent dans les mines.

Des enfants en péril

En Tanzanie, aucun enfant n’a le droit travailler avant l’âge de 18 ans dans le secteur des mines. Mais dans ce pays d’Afrique de l’Est où l’écrasante majorité de la population est pauvre, la réalité est tout autre. Plus de 70% des enfants sont employés dans la pêche, l’agriculture mais aussi les mines, selon Plan international. Ce dernier est un travail dangereux lors duquel de jeunes garçons et filles sont exposés à des substances toxiques et risquent à tout moment de se blesser avec des outils ou de se faire écraser par des éboulements.

"Je creusais des tunnels, broyais des pierres ou participais à l’extraction du minerai. Je travaillais vraiment dur, parfois 23 heures d’affilée. Ce n’est pas normal"

Daudi, jeune fille de 17 ans

à Plan international

Un plan d'accompagnement 

La jeune fille qui témoigne aujourd’hui a pu se rendre compte de sa situation grâce à un programme lancé par l’ONG Plan international dans la région minière de Geita au nord de la Tanzanie. Depuis 2015, plus de 20 000 garçons et filles, âgés de 5 à 18 ans, ont été pris en charge et ont pu reprendre leurs études. Un travail de sensibilisation a été mené auprès des exploitants miniers, des familles et des enfants, notamment des filles.

"Nous informons les filles sur leurs droits et sur l'importance de leur éducation afin qu’elles prennent confiance en elles et qu’elles osent solliciter de l'aide en cas de besoin."

Jane Mrema, spécialiste de la protection des enfants

Plan International Tanzanie

En finir avec l'exploitation "invisible"

L’ONG qui mise sur l’éducation a mis en place des programmes de rattrapage scolaire et des méthodes d’apprentissage alternatives, ainsi que des formations professionnelles pour permettre aux plus vulnérables de s’en sortir. Les filles sont malheureusement les plus exploitées, selon Plan international qui affirme qu’une fille sur trois subit des agressions sexuelles avant l’âge de 18 ans.

Une exploitation "invisible" car sur leur lieu de travail, elles sont en permanence confrontées à des risques importants de harcèlement, d'abus sexuels et de violences de genre dont elles n’osent jamais parler.

En Afrique subsaharienne, près de 87 millions d’enfants de 5 à 17 ans sont astreints au travail, selon un rapport de 2020 (lien en anglais) de l’Organisation internationale du travail et de l'Unicef. Une tendance à la hausse pour la première fois depuis vingt ans.

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