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Egypte: pourquoi la fécondité augmente-t-elle à nouveau?

La fécondité repart à la hausse dans plusieurs pays arabes alors que la transition démographique y semblait acquise. Dans une étude publiée en janvier 2018, l’Institut national d’études démographiques (Ined) se concentre sur le cas de l’Egypte et explique cette nouvelle tendance.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

Avec ses 95 millions d’habitants, l’Egypte est le pays arabe le plus peuplé et la croissance démographique y est très rapide. Contrairement aux prévisions des spécialistes, la fécondité repart à la hausse. Selon les derniers chiffres EDS (Enquête de démographie et de santé) publiés en 2014, les Egyptiennes font en moyenne 3,5 enfants. Et paradoxalement, c’est la crise économique qui semble favoriser cette augmentation de la fécondité.
 
Plus de mariages, plus d’enfants
En Egypte, comme dans les autres pays arabes, on ne peut pas avoir d’enfants hors mariage. Or, selon les dernières statistiques, les femmes se marient plus tôt et deviennent mères plus jeunes. Certains observateurs pensent que ce changement a des raisons religieuses et que les femmes sont encouragées à rester à la maison et à procréer. Mais pour l’Institut national d’études démographiques (Ined), il s’agit plutôt d’un problème économique et d’un chômage élevé chez les femmes.
 
Moins d’emplois, plus d’enfants
En Egypte, les femmes ont du mal à trouver un emploi, notamment les plus instruites. Le chômage touche 25% des femmes alors qu’il ne dépasse pas les 9% chez les hommes, selon les estimations de 2014 du Bureau international du travail (BIT). Dans un contexte économique défavorable, la fécondité baisse en général, mais en Egypte c’est l’effet inverse qui se produit. Privées d’activités, les jeunes femmes ont probablement décidé de faire des enfants dans une période où elles sont disponibles et sans emploi pour la plupart.


 
Des enfants en ville et à la campagne
L’étude de l’Ined souligne que la relance de la fécondité s’observe dans tous les milieux sociaux, en ville ou à la campagne. Selon des chiffres de 2014, il apparaît que les Egyptiennes font des enfants plus tôt, entre 20 et 24 ans. Il n y a pourtant pas de changement de normes familiales puisque le nombre idéal d’enfants se situe toujours autour de trois enfants, quel que soit le milieu social, précise la publication de l'Ined. Donc pas plus d’enfants au total, ce qui laisse penser qu'on devrait observer une baisse de naissances dès que les femmes auront atteint le nombre d’enfants souhaité.

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