Egypte: les coptes affichent leur soutien à Sissi malgré de discrètes critiques
Les affiches à l'effigie du candidat Sissi, seul ou aux côtés du pape copte orthodoxe Tawadros II, sont omniprésentes à Choubra, un des innombrables quartiers surpeuplés du Caire. Edouard Tawfik, 60 ans, y tient un café fréquenté essentiellement par des chrétiens. «La première raison qui nous pousse à voter, c'est qu'il n'y a pas d'autre homme comme lui (...) à l'heure actuelle», s'enthousiasme ce sexagénaire affable, pendant que ses clients fument la chicha et jouent au backgammon.
Gestes d'ouverture
Promoteur d'un «renouveau du discours religieux» musulman, l'ex-maréchal manque rarement une occasion de s'afficher aux côtés de Tawadros II. Les relations entre les deux hommes sont excellentes, assure à l'AFP le père Boulos Halim, porte-parole de l'Eglise copte.«Nous n'appelons pas les gens à voter pour une personne en particulier mais à participer», précise-t-il, alors que l'abstention risque de ternir le scrutin qui se déroule sur trois jours, M.Sissi ne faisant face à aucune concurrence sérieuse.
La sécurité, enjeu crucial pour les coptes
Un mandat plus tard, ce soutien perdure, à la faveur notamment de l'engagement de M.Sissi de faire du retour de la sécurité sa priorité. Cette question est cruciale pour les coptes, victimes d'une multiplication des attentats antichrétiens ces derniers mois. Plus d'une centaine de personnes sont mortes depuis décembre 2016 dans des attaques antichrétiennes revendiquées par le groupe Etat islamique. L'organisation djihadiste, qui vise principalement les forces de sécurité, a aussi attaqué plusieurs églises et un bus transportant des pèlerins.
Certains coptes saluent les réponses militaires et sécuritaires fermes après ces attaques. Mais lors de plusieurs manifestations les ayant suivi, ils ont laissé également éclater leur colère contre le régime. L'absence de sondages ne permet pas de connaître avec exactitude le soutien des coptes au président Sissi, assure à l'AFP Nevine Mossaad, professeure de sciences politiques à l'Université du Caire.
A Choubra, entre les louanges au président Sissi, ceux qui tiennent un discours critique refusent de l'exprimer publiquement. Les rares bémols concernent le coût de la vie, dans une Egypte plongée dans la crise économique. «J'espère que Sissi apportera la sécurité aux gens simples et pauvres et leur permettra de vivre décemment», confie Angie Krollos, une jeune mère de 21 ans, qui dresse un portrait dithyrambique du candidat sortant pour lequel elle ira voter.
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