Covid-19 : pas de pèlerinage à La Mecque pour les 300 000 Africains qui font le hadj en moyenne chaque année
Le grand pèlerinage sera réservé à un petit nombre de Saoudiens et de résidents étrangers. Le hadj, qui voit chaque année 2,5 millions de personnes converger vers La Mecque, risquait de devenir un énorme foyer de contagion du coronavirus.
Seul un millier de fidèles résidant en Arabie saoudite seront autorisés à accomplir cette année le grand pèlerinage à La Mecque. Une mesure exceptionnelle annoncée le 23 juin 2020 afin d'éviter une propagation de l'épidémie. Cette décision ferme la porte du hadj aux fidèles venant de l'étranger, une première dans l'histoire de l'Arabie saoudite. Une décision qui fait de nombreux déçus parmi les musulmans africains.
Des fidèles venus du monde entier
Avec des fidèles venus du monde entier, le pèlerinage peut devenir un énorme vecteur de contagion, surtout que le royaume, avec plus de 164 000 personnes infectées dont près de 1 350 décès, n'est pas épargné. Mis à part l'Iran, c'est le pays du Golfe le plus touché, et le nombre de cas y a encore fortement augmenté ces deux dernières semaines.
"Cette décision est prise pour garantir que le hadj ait lieu de manière sûre du point de vue de la santé publique, en observant toutes les mesures préventives et les protocoles de distanciation sociale nécessaires face aux risques associés à cette pandémie et conformément aux enseignements de l'islam relatifs à la préservation la vie humaine", dit le ministère chargé du pèlerinage dans un communiqué.
Une décision inévitable
Cette mesure apparaissait comme de plus en plus inévitable après que plusieurs pays ont annulé les pèlerinages pour leurs citoyens. Le hadj, prévu du 28 juillet au 2 août 2020, sera limité aux fidèles de moins de 65 ans ne souffrant pas de maladies chroniques, a indiqué le ministre saoudien de la Santé Tawfik al-Rabiah. Les pèlerins seront testés avant leur arrivée à La Mecque et devront subir une quarantaine domestique après la fin du rituel, a-t-il ajouté.
Pour contenir la pandémie, les autorités saoudiennes ont dès mars suspendu le petit pèlerinage, la Omra, qui s'effectue toute l'année à La Mecque et Médine, les deux lieux les plus saints de l'islam sunnite.
Chez les fidèles, beaucoup disent comprendre la décision saoudienne, mais expriment leur déception. Ce sont près 90 000 Nigérians, 80 000 Egyptiens, 70 000 Algériens, Marocains et Tunisiens, 30 000 Soudanais, 15 000 Nigériens, mais aussi Ethiopiens, Maliens, Sénégalais... qui chaque année participent à l'un des cinq piliers de l'islam.
Autre déception à venir, beaucoup auront bien du mal à se faire rembourser par les agences de voyages, qui disent avoir déjà engagé une partie des frais.
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