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Conférence de l'ONU au Kenya : les moyens de contraception modernes progressent en Afrique de l’Est et australe, moins en Afrique de l'Ouest

La conférence du Fonds des Nations unies pour la population et le développement revient à Nairobi sur les avancées dans ce domaine.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Dans le village nigérien de Libore, situé à environ 20 km au sud-est de la capitale Niamey, au Niger, le 2 novembre 2017. Une infirmière explique à une mère de trois enfants comment fonctionne un implant contraceptif.  (TIM COCKS / X04690)

La conférence du Fonds des Nations unies pour la population et le développement  se tient jusqu'au 14 novembre 2019 au Kenya. Elle fait le point sur les avancées en matière de planning familial dans les pays les plus pauvres de la planète.

Selon la fondation britannique Family Planning 2020 (FP2020), un tiers des femmes et filles en âge de procréer (dans les pays pauvres) utilisent des moyens de contraceptions modernes (préservatif, pilule, implant). Cette enquête statistique a été réalisée dans les 69 pays les plus pauvres du monde, dont 41 se trouvent Afrique, 21 en Asie et Océanie, 4 en Amérique latine et dans les Caraïbes et 3 au Moyen-Orient. Elle indique que 53 millions de femmes supplémentaires ont eu accès à la contraception depuis 2012. Un chiffre un peu décevant puisque 120 millions étaient attendus d'ici à 2020.

La hausse moyenne dans ces 69 pays est de seulement 2% en 8 ans, mais certaines régions comme l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe atteignent les 7%. "C'est ici en Afrique que l'utilisation de moyens de contraception modernes augmente le plus", a déclaré Beth Schlachter, directrice de FP2020, lors d'une conférence de presse à Nairobi. Il faut dire que, partant de plus loin, le continent africain connaît un phénomène de rattrapage.

Le planning familial au cœur des politiques de santé

Malgré ces progrès, on estime qu'en Afrique subsaharienne 21% des femmes qui souhaitent éviter une grossesse n'utilisent pas de moyen contraceptif moderne. Beth Schlachter a salué auprès de l'AFP "l'engagement croissant des gouvernements en vue d'intégrer le planning familial dans les politiques de santé", mais il est difficile de dépasser les barrières culturelles et religieuses, notamment dans des pays comme le Niger ou le Mali, ou encore le Tchad. Là, la baisse de la mortalité infantile ne s'est pas encore traduite par une nette baisse de la fécondité. Il faut dire que dans les campagnes, il faut encore des bras pour travailler dans les champs. 

"Dans beaucoup d'endroits, même si vous résolvez des problèmes tels que le financement ou les chaînes d'approvisionnement, si vous ne travaillez pas avec les communautés et les femmes pour qu'elles comprennent ce qu'est la contraception, il y aura une barrière", dit Beth Schlachter.

L'accès aux moyens de contraception modernes s'accompagne généralement d'une baisse de la mortalité maternelle. Rappelons que 750 femmes meurent chaque jour de complications liées à la grossesse sur le continent africain. Rien qu'au Niger, une femme sur 7 en meurt contre une sur 45 000 en Europe. 

Le planning familial "donne aux femmes le moyen de planifier leur vie"

Un accès au planning familial facilite également la scolarisation des enfants, et une amélioration du niveau de vie des familles. "Le planning familial est un droit de base", affirme Benoît Kalasa, représentant du Fonds des Nations unies pour la population, évoquant les dangers pour la santé de grossesses trop rapprochées ou à un âge trop jeune. Le planning familial "donne aux femmes le moyen de planifier leur vie. Elles peuvent rester à l'école en évitant des grossesses non prévues, elles peuvent espacer les grossesses pour participer à des activités économiques", a-t-il ajouté.

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