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Bye bye Mugabe: quand les Zimbabwéens rêvent de liberté et de prospérité

Il suffit d’écouter les réactions des Zimbabwéens pour mesurer l’ampleur de la tâche qui attend son successeur. Ils rêvent d’un pays nouveau où ils peuvent enfin s’exprimer librement. Un pays où le chômage n’est plus une fatalité. Un pays qui tourne définitivement la page de la répression. Le futur président zimbabwéen aura du pain sur la planche. La lune de miel risque d'être très courte.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
 Un habitant de Harare célèbre l’annonce de la démission de Robert Mugabé le 21 novembre 2017. (Photo AFP/Jekesai Nijikizama)

Dans les rues de Harare, un bruit assourdissant a accompagné l’annonce de la démission de Robert Mugabe. Jusqu’au bout de la nuit, les Zimbabwéens se sont mis à rêver d’un nouveau pays où il fait bon vivre.

«Nous avons besoin de dirigeants choisis par le peuple, nous n’avons pas besoin d’autocrates», s’enthousiasme une jeune femme qui espère vivre dans un nouveau pays, dirigé par le peuple et non par une seule personne.

Dans une autre rue, un habitant très enthousiaste espère un retour à la normalité :«On ne veut plus voir les personnes âgées dormir ou faire la queue devant les banques, ou que des gens soient réduits à l’indigence en sortant de l’université».

«Ils ne se laisseront plus enfermer dans une chape de plomb»
Un enthousiasme partagé par le Herald, le quotidien gouvernemental habitué à vanter les hauts faits du camarade Robert Mugabe. Il annonce l’aube d’une nouvelle ère tout en mettant en garde le nouveau pouvoir qui se met en place.

«La grande majorité des manifestants qui ont participé aux célébrations sont de la jeune génération des 20/30ans qui ont grandi dans un Zimbabwé libre. Ils ne se laisseront plus jamais enfermer dans une chape de plomb. Les futurs dirigeants du pays devront s’habituer à parler simplement, à écouter, puis à expliquer ce qu’ils font et pourquoi», prévient le journal.

C’est ce qu’espèrent les Zimbabwéens, y compris ceux qui ont fui le régime de Mugabe par centaines de milliers. Depuis l’Afrique du Sud où la plupart ont trouvé refuge, ils ont salué la fin d’une époque. 

«Nous allons retourner au pays pour construire un meilleur Zimbabwé. Nous allons travailler et ouvrir des commerces», se réjouissent-ils.

«Il faut couper les branches mortes qui entouraient Mugabé»
Les attentes sont énormes au Zimbabwé après le règne interminable et chaotique de Robert Mugabe qui a plongé le pays dans une crise économique sans précédent. Le pays connait aujourd'hui un chômage de masse qui atteint 90% de la population active. La crise s'est traduite par l’effondrement de nombreux services publics. Bref, il faut reconstruire un pays en ruines. Et la population ne veut plus se contenter de slogans.

«Après la démission de Robert Mugabe, il faut couper toutes ces branches mortes qui l’entouraient», proclame un commerçant de Harare. Un clin d’œil à tous les dignitaires qui ont soutenu et souvent profité du système dictatorial du président déchu pendant tant d’années. Et qui restent en place. C’est dire que la partie est loin d’être gagnée.
 
 
 
 

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