Au Sahel, les attaques contre les élèves et les enseignants reprennent avec la réouverture des écoles
Dans certaines régions du Burkina Faso, du Niger et du Mali, l’éducation reste une cible des groupes armés.
Ecoles incendiées, collèges attaqués, lycéens menacés… La violence qui sévit depuis près de deux ans contre le système éducatif ne semble pas près de s’arrêter dans le Sahel central. Un rapport de la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques (GCPEA) recense plusieurs attaques, parfois similaires, dans trois pays depuis la reprise des cours.
Une rentrée à hauts risques
Les attaques contre les établissements scolaires avaient relativement diminué pendant les vacances d'été dans plusieurs parties de la région du Sahel. Mais la reprise des cours a été accompagnée par une relance de "la campagne contre l’éducation", comme le souligne l'organisation GCPEA dédiée à la protection de l'éducation.
Dans le sud du Niger, par exemple, deux lycées de la région de Tillabéri ont été fermés en juin dernier après les menaces proférées par des groupes armés. Le ministère régional de l'Education a dû transférer des dizaines d’élèves dans une zone plus sécurisée, pour leur permettre de passer des examens.
Des écoles incendiées
Au Burkina Faso, au moins 18 écoles ont été brûlées en juin et juillet derniers, selon la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques, qui cite les médias locaux et internationaux. Des cantines scolaires ont été pillées lors de ces attaques.
Une vingtaine de collèges au Mali ont subi le même sort quelques jours après leur réouverture en juin. La majorité des incidents ont eu lieu dans la région de Mopti, au centre du pays. A Niafunke, dans la région de Tombouctou, le bureau d’un directeur d’école et du matériel pédagogique ont été incendiés pour dissuader les élèves de revenir.
"Toutes ces attaques sont des avertissements" contre la réouverture des écoles, souligne la GCPEA, qui note que les écolières, étudiantes, et éducatrices sont spécifiquement affectées par cette violence.
L’organisation dénonce une augmentation alarmante des attaques contre l'éducation dans tout le Sahel. Elle fait apparemment partie d’une stratégie destinée à empêcher la scolarisation des enfants comme au Nigeria.
Depuis 2018, plus de 3 000 écoles ont été fermées au Mali, au Burkina et au Niger. Des centaines de milliers d'enfants sont ainsi privés d'enseignement.
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