Au Niger, "le pire massacre" de gazelles dorcas, une espèce rare
Des dizaines de bêtes ont été tuées par des braconniers dans une réserve naturelle.
Une quarantaine de gazelles dorcas, une espèce en voie de disparition, ont été abattues par des braconniers dans la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma, au Niger, l'une des plus grandes d’Afrique.
De la viande destinée à l'exportation
Les braconniers ont été arrêtés, mais le mal est fait. Les images diffusées à la télévision nigérienne montrent l’étendue de la catastrophe : des têtes de gazelles, des peaux, des carcasses et une importante quantité de viande destinée à l'exportation. Pour le responsable régional de l'Environnement, il s’agit d’un massacre sans précédent dans cette réserve.
C'est le pire massacre commis dans la réserve. Avant c'était à petite échelle, une gazelle par-ci, une par-là. Ils ont abattu une quarantaine de gazelles dorcas
Mamane Hamidou, directeur de l'Environnement dans la région de Zinder au Nigerà l'AFP
Les quatre braconniers sont des habitants de la zone, qui travailleraient pour un vaste réseau, comme le souligne sur son site l’ONG française Noé, qui gère depuis fin 2018 la réserve Termit et Tin-Toumma. Ils ont été arrêtés par des membres d'une communauté nomade, elle aussi impliquée dans la protection de cet immense territoire grâce à un accord conclu avec l’organisation Noé dédiée à la sauvegarde de la biodiversité.
Cet événement montre une fois de plus l’importance de l’engagement des communautés au sein des aires protégées pour la gestion durable de leurs ressources
l'ONG Noé chargée de la gestion de la Réserve de Termit et Tin-Toumma au Nigersur son site internet
La gazelle à plus de 900 euros
Créée en 2012, à cheval entre les régions d'Agadez (nord), de Zinder (centre-sud) et de Diffa (sud-est), Termit et Tin-Toumma est considérée comme la plus grande réserve terrestre d'Afrique. Elle abrite 130 espèces d'oiseaux et 17 espèces de mammifères, dont des espèces protégées et menacées comme la gazelle dorcas. Cette antilope du Sahara, à la robe fauve pâle et au ventre blanc, est traquée pour sa viande ou pour être vendue comme animal domestique ornant des jardins de villas. A Niamey, une gazelle dorcas peut coûter jusqu'à 600 000 FCFA, soit plus de 900 euros.
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