Six Français pris en otage par des pirates au large des côtes africaines
Le Bourbon Sagitta a été abordé cette nuit vers minuit par trois "fly boat", des vedettes rapides, à 180 km au large de Douala. Des individus armés sont montés à bord et ont enlevé dix des quinze membres d'équipage, sans faire de blessé lors de l'attaque. Les cinq autres membres de l'équipage ont pu rester sur le bateau, indique le groupe français Bourbon. Parmi les otages se trouvent deux Camerounais, un Tunisien, un Sénégalais et six Français, selon un correctif de l'armateur qui dans un premier temps avait parlé de sept Français.
"Si le gouvernement camerounais ne répond pas à nos demandes dans un délai de trois jours, nous commencerons à les tuer un par un"
"J'ai personnellement mené l'attaque durant laquelle nous avons enlevé dix hommes que nous détenons alors que je vous parle", a déclaré le colonel Ebi Dari, chef du Conseil de sécurité et de défense du delta du Niger. "Si le gouvernement camerounais ne répond pas à nos demandes dans un délai de trois jours, nous commencerons à les tuer un par un", a-t-il ajouté, sans préciser la nature de ces demandes, indiquant seulement que l'attaque avait été lancée conjointement avec le groupe des Combattants pour la liberté du Bakassi (BFF).
Un peu plus tôt, un "Brigadier" du mouvement rebelle camerounais des Bakassi Freedom Fighters (BFF), joint par téléphone depuis Libreville, avait effectivemement affirmé à deux reprises à l'AFP : "Les 10 sont entre nos mains. Si vous ne dites pas au gouvernement camerounais de venir ici (à Bakassi) discuter avec nous, nous les tuerons tous dans trois jours". Il avait ensuite raccroché.
Le Quai d'Orsay est mobilisé
"Nous avons pris connaissance de cette revendication, mais nous sommes en train de vérifier son authenticité", a affirmé en début d'après-midi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Dès l'annonce de la prise d'otages, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait "demandé que soit immédiatement activé le Centre de Crise du ministère", selon un communiqué, précisant que le Quai d'Orsay "se mobilise à Paris ainsi qu'au Cameroun à Yaoundé et à Douala pour travailler à leur libération dans les délais les plus brefs".
Une réunion de crise avait également lieu ce matin au siège de la compagnie pétrolière Total, qui a affrété le navire. De nombreuses infrastructures pétrolières sont installées dans la région du golfe de Guinée, devenue le théâtre d'attaques répétées contre des intérêts étrangers.
Cécile Mimaut, avec agences
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