Situation de crise à la frontière entre Libye et Tunisie
"Quelque 14.000 personnes ont traversé la frontière hier (lundi). C’est le nombre le plus élevé jusqu'à présent et nous en attendons autant voire plus ce mardi", a déclaré ce matin un porte-parole du HCR. L’institution tire la sonnette d’alarme. Et craint désormais que l’afflux de réfugiés à la frontière tunisienne ne devienne rapidement ingérable.
A l’intérieur du pays, les combats, eux, se poursuivent. En dehors de l’Est, l’opposition revendique désormais le contrôle de plusieurs villes autour de la capitale et dans l’Ouest, dont Nalout et Zawiyah (60 km à l’ouest de Tripoli), une ville néanmoins encerclée par les milices proches du pouvoir. Des slogans anti-Kadhafi ont fait leur apparition sur les murs de plusieurs quartiers de Tripoli. Et la jeunesse n'hésite plus à afficher son mépris à l'égard du régime, y compris dans les faubourgs de la capitale.
Le Guide de la révolution, lui, s’accroche. "Mon peuple m’adore. Ils mourraient pour me protéger" a-t-il affirmé hier soir dans un entretien à la chaîne de télé américaine ABC. Le dirigeant libyen est pourtant de plus en plus isolé. Ses avoirs à l'étranger ont été gelés et les principaux champs de pétrole du pays sont tombés aux mains des insurgés.
Exclusion aérienne : Paris reste prudent
Au lendemain de l’embargo sur les armes décrété par l’Union européenne, Paris envisage désormais l’interdiction du survol aérien de la Libye. Pour mettre en place cette zone d'exclusion dans le ciel libyen, il lui faudra quoiqu'il arrive le feu vert de l'ONU. C'est la condition sine qua non pour toute "intervention militaire" selon le ministre des affaires étrangères Alain Juppé. La France se distingue sur cette question de Londres et Washington, partisans d'une prise de décision rapide. Les États-Unis n'ont d'ailleurs pas attendu de connaître l'avis des Nations unies pour positionner aux abords de la Libye des forces navales et aériennes.
William Giraud, avec agences
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