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Sénégal : Youssou Ndour candidat à la présidentielle

«Depuis très longtemps, de nombreux sénégalais ont appelé ma candidature à la présidentielle, j'ai écouté, j'ai entendu, je réponds favorablement à votre requête», a déclaré lundi le chanteur le plus populaire d'Afrique de l'Ouest à la télévision TFM. A 52 ans, star internationale du show-business et homme d'affaires avisé (il possède un empire médiatique), Youssou Ndour se lance un nouveau défi
Article rédigé par Isabelle Gautier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Youssou Ndour (TFM)

Il a conquis son public il y a une vingtaine d'années grâce à des mélodies très particulières mélangeant le mbalax, musique populaire sénégalaise, la samba, le jazz, le hip-hop et la soul. Auteur de plus de 20 albums, il a chanté avec des célébrités et est engagé, entres autres combats, contre le paludisme et la faim, en ayant réussi à préserver relativement bien sa vie privée. Il a aussi créé au Sénégal un studio, des sociétés de production, de micro-crédit. Patron de presse, il anime une fondation caritative, possède un night club à Dakar, le "Thiossane", où il se produit régulièrement en pleine nuit.

Pour certains observateurs, Youssour Ndour risque de mordre sur l'électorat du président Abdoulaye Wade, 85 ans, qui se représente. Même si d'un autre côté, il pourrait aider ce dernier en morcelant un peu plus les voix de l'opposition, incapable de désigner un candidat unique. Une vingtaine de candidats devraient au total se présenter face au chef de l'Etat sortant.   

«Au Sénégal, jusqu'ici, nous avons eu des présidents qui étaient des universitaires ou des intellectuels de haut vol comme Abdou Diouf ou Abdoulaye Wade. Il y a désormais une icône de la musique (...) qui a une chance de prendre une bonne partie des voix de la jeunesse», estime l'analyste Babacar Justin Ndiaye, cité par Reuters.

«Youssou Ndour, qui a déjà une renommée, peut attirer chez les jeunes une sympathie. Le profil de président qu'il veut rendre, c'est plus un président manager qu'un président sorti de l'université ou un président politique», note le journaliste réputé Baba Diop, interrogé par l'AFP.

Pour ce dernier, «il est bien possible» de voir le chanteur élu président si sa candidature est retenue et «s'il s'entoure de compétences qui le conseillent» pour «cette élection la plus ouverte» de l'histoire du Sénégal depuis son indépendance, en 1960.


Reportage de Dominique Derda et Frédéric Ranc; France 2 Dakar; 2 janvier 2012

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