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SĂ©nĂ©gal: vague d’indignation aprĂšs l’arrestation du maire de Dakar

Maire de Dakar depuis 2009, Khalifa Sall est un dissident de la majorité au pouvoir et probable candidat à la présidentielle sénégalaise de 2019. Il a été inculpé et écroué dans la nuit du 7 au 8 mars pour détournement présumé de fonds publics. Il rejette les accusations portées contre lui. Ses partisans dénoncent «une cabale politique».
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min

Le procureur de la RĂ©publique de Dakar, Serigne Bassirou GuĂšye parle d’un montant de 2,7 millions d’euros pris dans les caisses de la ville de Dakar sans justifications. Khalifa Sall a Ă©tĂ© inculpĂ© d’escroquerie, de dĂ©tournement de deniers publics, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux, a indiquĂ© un de ses avocats Ă  l'AFP. Il a passĂ© sa premiĂšre nuit en prison.
 
A Dakar, ses partisans menacent de descendre dans la rue pour manifester leur colĂšre. Mais pour l’instant, la situation est restĂ©e plutĂŽt calme dans la capitale oĂč les rĂ©actions se sont multipliĂ©es depuis l’annonce de l’arrestation de cette figure emblĂ©matique de la scĂšne politique sĂ©nĂ©galaise.
 
Ancien ministre, Khalifa Sall dirige la capitale sĂ©nĂ©galaise depuis 2009. Il est un des responsables du Parti socialiste, formation membre de la coalition au pouvoir. Depuis qu’il a dĂ©clarĂ© sa dissidence au sein de son parti et dans la coalition prĂ©sidentielle, il est perçu comme un potentiel adversaire sĂ©rieux de l’actuel chef de l’Etat Macky Sall.  


Pour le collectif de ses avocats, cette arrestation et cette dĂ©tention n’ont pour but que de freiner Khalifa Sall dans ses ambitions prĂ©sidentielles. L’entourage du maire de Dakar dĂ©nonce «une cabale politique».
 
«C’est une entreprise de liquidation politique honteusement orchestrĂ©e pour empĂȘcher les opposants de s’organiser pour une alternative», affirme Moussa Taye, conseiller politique du maire de Dakar dont les propos sont rapportĂ©s par le site du journal sĂ©nĂ©galais Le quotidien.
 
Parmi les autres réactions rapportées par ce site, celle de Cheikh GuÚye, maire de la commune de Dieuppeul-Derklé.
 
«Il s’agit de fonds politiques qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s et servis Ă  apporter le confort et le soutien Ă  des populations nĂ©cessiteuses. Qui veut accuser son chien l’accuse de rage. Mais ça ne passera pas», soutient-il.
 
MĂȘme le parti sĂ©nĂ©galais de l’ancien prĂ©sident Abdoulaye Wade, adversaire rĂ©solu du parti socialiste dont est issu le maire de Dakar, a exprimĂ© sa vive indignation. Son porte parole, Babacar Gaye, dĂ©nonce un harcĂšlement politico-judiciaire et une lutte autour du pouvoir.
 
«Les dĂ©mocrates et les rĂ©publicains n’ont pas le droit de laisser faire. L’opinion autour du pouvoir ne doit pas s’abstenir. Bref, le peuple doit se lever pour arrĂȘter Macky Sall», suggĂšre le porte-parole du PDS citĂ© par journal Le Quotidien
 
Le parti du prĂ©sident Macky Sall, l’Alliance Pour la RĂ©publique, a balayĂ© les arguments pro-Khalifa Sall, estimant normale la convocation du maire de Dakar par la justice. A lui «d'apporter les Ă©lĂ©ments de preuves et piĂšces justificatives de l’ensemble des dĂ©penses exĂ©cutĂ©es. Toute autre forme de victimisation ne peut prospĂ©rer», estime le parti prĂ©sidentiel dans un communiquĂ© publiĂ© Ă  Dakar. 
              
 
 
 

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