"Visit Rwanda" : 30 ans après le génocide, le pays mise sur le tourisme haut de gamme
Dans les parcs nationaux comme celui d'Akagera, dans l'est du Rwanda, près de la frontière avec la Tanzanie, des touristes américains ou européens viennent observer les animaux. "C'est le seul parc de savane au Rwanda, explique fièrement Bosco, l'un des guides. On a réintroduit des espèces qui avaient disparu : le lion, le rhinocéros noir, le rhinocéros blanc..."
Le parc de l'Akagera est la deuxième destination touristique du pays, se réjouit Ladislas Ndahiriwé, le directeur : "En 2019, juste avant le Covid, on avait 45 000 visiteurs par an. En 2023, on était à 46 000. Tout le marketing autour du tourisme, par exemple cette campagne 'Visit Rwanda', est vraiment efficace."
Ce slogan est visible à tous les coins de rue de la capitale, Kigali, mais aussi sur les maillots des plus grandes équipes de football en Europe : "Le PSG, Arsenal, le Bayern de Munich également cette année, énumère Bruce, patron d'une boutique de souvenirs. C'est un tremplin pour montrer une autre image du Rwanda."
Ces partenariats sportifs sont controversés, qualifiés de gaspillage par l'une des voix de l'opposition. L'agence rwandaise de développement ne communique pas les montants versés aux clubs pour cette publicité, mais l'organisme gouvernemental l'assure, les investissements massifs dans le sport en général sont positifs pour le pays. "Il y a eu des réticences au début, parce que c'était une nouvelle approche, reconnaît la directrice générale du tourisme, Mickaella Rugwisangoga. Aujourd'hui tout le monde s'accorde sur le fait que cette campagne a énormément de retombées positives pour le Rwanda. Par exemple, concernant Arsenal, le nombre de touristes venant d'Angleterre a triplé. On est à plus de 600 millions de dollars de revenus liés au tourisme, ce qui représente à peu près 10% du PIB national, et à 200 000 emplois."
Elle assume la stratégie d'un tourisme haut de gamme, voire de luxe : "Nous ne sommes pas un grand territoire, par la taille : 26 000 km². De ce fait, on est sur un tourisme haut de gamme, écologique, à volume modéré." Un visiteur étranger doit par exemple débourser près de 1 400 euros pour approcher les gorilles de montagne, dans le nord du pays.
Cette image de réussite, touristique et économique, n'empêche pas les nombreuses critiques de certaines ONG internationales, pour violation des droits de l'homme.
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