Commission de chercheurs sur le Rwanda : "un progrès" pour Bernard Kouchner
Un groupe de chercheurs, dirigés par l'historien Vincent Duclert a été chargé par Emmanuel Macron d'examiner les archives françaises sur la période du génocide au Rwanda : "une meilleure chose qu'auparavant" pour Bernard Kouchner.
A la veille de la commémoration du 25e anniversaire du génocide au Rwanda, une commission d'historiens et de chercheurs a été chargée par Emmanuel Macron d'examiner les archives françaises afin de faire la lumière sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 à 1994. Invité de franceinfo vendredi 5 avril, Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères et secrétaire d'Etat à l'Action humanitaire en 1994, a regretté qu'Emmanuel Macron ne se rende pas à Kigali pour assister aux commémorations du génocide de 1994.
"Cette commission de chercheurs, c'est une meilleure chose qu'auparavant et j'espère que la qualité personnelle des historiens choisis permettra de faire la clarté", a déclaré Bernard Kouchner.
"D'aucuns protestent parce qu'ils ne sont pas d'accord sur les noms, sur les spécialités, sur le fait que certains [chercheurs de la commission] ne connaissent pas vraiment l'histoire africaine et en particulier l'histoire du Rwanda. Nous verrons bien. C'est un progrès", a expliqué Bernard Kouchner.
"Nous n'avons pas su voir et c'était une faute politique"
Selon l'ancien ministre des Affaires étrangères, "il y a un rôle de la France, il y a un rôle imaginé par la France, un rôle rêvé de la France, un rôle réel de la France" au Rwanda. Pour Bernard Kouchner, "la France, quelle que soit l'opinion politique, quelle que soit la tendance, quelle que soit l'arrogance évidente de la France, elle n'avait pas vu la préparation du génocide, elle n'avait pas vu après au moment où il se déroulait les victimes."
"Moi je n'ai jamais dit que les soldats français avaient participé au génocide, c'est ridicule, ce n'est pas du tout vrai, ils n'ont pas participé, mais ils ont été les sujets d'une erreur politique très grande, on ne s'est pas renseigné sur ce qui se passait vraiment" sur "les haines qui se déchaînaient", a expliqué celui qui était secrétaire d'Etat à l'Action humanitaire en 1994.
"Parlons des peuples, parlons des malheurs, nous n'avons pas su voir et c'était une faute politique de ne pas voir", a conclu Bernard Kouchner.
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