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Accusé d'avoir participé au génocide du Rwanda, un employé de la ville de Rouen mis en examen

Naturalisé français, Claude Muhayimana, employé comme cantonnier, est poursuivi par les autorités du Rwanda pour génocide et complicité de crimes contre l'humanité.

Article rédigé par franceinfo
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Claude Muhayimana, accusé de génocide au Rwanda, filmé par France 3 Haute-Normandie. (FRANCE 3 HAUTE-NORMANDIE)

Il travaille en qualité de cantonnier à la ville de Rouen (Seine-Maritime) depuis 2007. Mais son passé a ressurgi. Claude Muhayimana est poursuivi par les autorités du Rwanda pour génocide et complicité de crimes contre l'humanité. Il a été mis en examen et écroué dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 avril. Il d'abord été arrêté mercredi, à son domicile de Canteleu (Seine-Maritime), rapporte France 3 Haute-Normandie. 

"Cela me paraît aberrant qu'il ait été placé en détention provisoire alors qu'il a des garanties de représentation. Je m'étonne beaucoup de l'activation de ce dossier en pleine commémoration du génocide au Rwanda", a réagi l'avocat de Claude Muhayimana. Son client "a répondu devant toutes les juridictions qui l'ont convoqué, et il y en a beaucoup", a déclaré l'avocat.

La France a refusé de l'extrader

Agé de 53 ans, Claude Muhayimana est père de trois enfants et vit en France depuis douze ans, précise France 3. Il est naturalisé français depuis 2010. Son arrestation fait suite à une plainte déposée en juin 2013 par le collectif pour les parties civiles au Rwanda. Celui-ci l'accuse d'avoir activement participé au génocide de 1994 dans la ville de Kibuye, dans l'ouest du pays, et ses alentours.

Sa mise en examen est menée dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en juin 2013. Elle intervient après le refus de la Cour de cassation, en février, au nom du principe de non-rétroactivité, d'extrader ce quinquagénaire.

Contrairement à plusieurs pays comme le Canada ou la Norvège, la France n'a jamais extradé de génocidaires rwandais présumés. Plus d'une vingtaine d'enquêtes sont cependant en cours au pôle crimes contre l'humanité du tribunal de grande instance de Paris. Elles concernent des Rwandais soupçonnés d'avoir participé aux tueries de 1994.

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