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RDC : Il y a 50 ans, Che Guevara débarquait en Afrique

«Ceci est l’histoire d’un échec». C’est par ces mots que Che Guevara commence son journal du Congo. Accompagné d’une douzaine de soldats, il a posé le pied dans le maquis du sud-Kivu le 24 avril 1965. Il quittera précipitamment le pays sept mois plus tard sans avoir pu réaliser son rêve. Retour sur une épopée africaine qui s'est achevée par un fiasco.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Che Guevara sur une barge traversant le lac Tanganyika en direction de la Tanzanie, le 21 novembre 1965, après la défaite de ses troupes. (Photo AFP/Marc Jourdier)

C’est une aventure ponctuée de malentendus. En débarquant dans l’est du Congo avec une poignée de révolutionnaires cubains, le jeune commandant Ernesto Che Guevara n’a qu’une idée en tête : installer dans les montagnes congolaises son quartier général pour exporter en Afrique sa guerre révolutionnaire. Un idéal pas toujours partagé par ses interlocuteurs congolais. Le jeune Etat congolais n’a pas encore cinq ans et n’a connu qu’une succession de guerres civiles. Il fait d'ailleurs face à une tentative de sécession de la riche province minière du Katanga. Des richesses convoitées par Moscou et Washington.
 
Che Guevara dans un village du Sud-Kivu durant sa campagne congolaise en 1965. (Photo AFP)

Très vite gagné par le doute
Dans cette période de Guerre froide, les Américains ont leur homme au sein du pouvoir à Kinshasa. C'est le Général Mobutu, chef de l’armée et homme fort du pays. Le Premier ministre congolais Patrice Lumumba a été assassiné en janvier 1961, après avoir opéré un rapprochement avec l’Union soviétique.
 
En ce mois d’avril 1965, la rébellion maoïste à laquelle se joint le Che ne tient plus que deux poches dans le centre et l’est du pays. Très vite après son arrivée, il est gagné par le doute. Le maquis est complètement désorganisé. Les hommes n’ont jamais appris à tirer et décampent rapidement au contact de l’ennemi. Ils sont visiblement plus intéressés par l’alcool et les filles que par la victoire des masses.
 
Des combattants de Che Guevara traversent le lac Tanganyika en direction de la Tanzanie, après leur défaite, le 21 novembre 1965. (Photo AFP/Marc Jourdier)

Des témoins se souviennent
Dans le village de Baraka, sur les bords du lac Tanganyika dans le sud-Kivu, Le général-major à la retraite Lwendema Dunia, 80 ans, s’est battu aux côtés des combattants cubains : «J’étais simple soldat. Quand les Cubains ont accosté. Che Guevara nous a appris comment faire une révolution. Il nous a formés militairement et nous a appris comment faire une révolution. (…) Mais quand nous avons commencé à rançonner la population et fouler au pied les idéaux de la révolution, ils sont partis.»

André Shibunda, 64 ans, était présent quand le Che a plié bagage : «J’aidais à transporter les munitions. Quand Che Guevara est parti, il y avait une grande bataille, on était presque en débandade.»
 
Durant son séjour dans le maquis, le Che attendra plus de deux mois avant de rencontrer le dirigeant de la rébellion Laurent Désiré Kabila. Arrivé de Tanzanie le 7 juillet 1965, il repartira quatre jours plus tard laissant le Che dans le désarroi.
 
Les positions du maquis tombent une à une sous l’offensive de l’armée de Mobutu et les bombardements aériens de mercenaires occidentaux. Che Guevara et son détachement quittent le pays le 21 novembre 1965. Trois jours plus tard, le général Mobutu prend le pouvoir à Kinshasa. 

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