En République démocratique du Congo, l’école gratuite est encore une utopie

L’immense RDC a beau regorger de ressources naturelles, le budget du pays riche de 71 millions d’habitants ne dépasse pas 6,4 milliards de dollars (5,69 milliards d’euros). La somme allouée à l’éducation atteint péniblement les 10%.
 
Les parents sont donc invités à rétribuer les enseignants. Du moins, à leurs verser une prime appelée «le minerval». Une participation apparue d’abord dans le secteur privé sous contrat, puis étendue au Public. D’année en année, la prime a grossi. C’est aujourd’hui la part la plus importante du salaire d’un professeur: autour de 90 euros par mois.
 
Le pays a également vu fleurir des bénévoles de l’enseignement. Sans droit ni titre, ils assurent des cours et sont rémunérés par les parents d’élève. Depuis le début de l’année 2016, les autorités ont lancé un programme de titularisation et de mise à niveau de ces personnels.

 
Mais la crise est passée par là, et beaucoup de parents ne peuvent plus payer le minerval. Les familles qui ne sont pas à jour de cotisation n’osent plus envoyer leurs enfants à l’école. D’autres ont été tout simplement exclues. Alors le pays se trouve face à un énorme paradoxe. Les salles de cours sont vides, faute d’élèves.
 
Selon le Programme des Nations-Unies pour le développement, le pays a fait de gros efforts pour développer l'éducation. La part de l’Education dans le budget est passée de 4% en 1990 à 16% en 2014. Comparées au PIB, les dépenses ont plus que doublé en quatre ans, de 1,6% en 2010 à 3,8% en 2014.
 
Malgré tout, l’objectif de donner une étude primaire à tous n’est toujours pas atteint, même si le taux de scolarité dans le primaire a atteint 80,4% en 2013.