"Certains donnent l'impression de tenir le pays en otage" : en RDC, l'Église a tenu une messe spéciale avant la présidentielle
Au moment où les Congolais sont appelés aux urnes pour l'élection présidentielle, l'Église a tenu une messe spéciale pour dénoncer le régime Kabila.
En République démocratique du Congo, c’est enfin l’heure du vote après deux ans d’attente. Le président Joseph Kabila doit laisser sa place dimanche 30 décembre après 17 ans au pouvoir. Malgré tout, des incertitudes demeurent quant à l’organisation et la logistique de cette élection, et des heurts ont éclaté dans l’est du pays depuis plusieurs jours. L’Église appelle au calme et a même organisé une messe spéciale célébrée par l’archevêque de Kinshasa à la veille du scrutin.
L'Église très critique envers le régime
En République démocratique du Congo, les voix les plus critiques se trouvent à l’Église. Au cours de cette messe particulière samedi 29 décembre, monseigneur Ambongo n’a pas manqué d’étriller, sans le nommer, le régime Kabila. "Certains de nos compatriotes donnent l'impression de vouloir tenir la République démocratique du Congo en otage sous le joug de la provocation, de la violence, de l'insécurité, des pillages des ressources naturelles", a-t-il lancé pendant la messe.
Dans le pays, ce sont aussi les évêques qui négocient les accords politiques, comme celui de la Saint-Sylvestre arraché de haute lutte l’année dernière. Après un nouveau report des élections et des violences meurtrières, le président s’était engagé a organiser le scrutin avant la fin 2018. "Nous ne devons en aucun cas permettre que les élections soient une occasion de plus pour détruire la RDC et pour verser le sang des Congolais, qui n'a que trop coulé depuis des décennies", poursuit monseigneur Ambongo durant la cérémonie.
Une messe hautement politique
À l'église, au premier rang, l’ambassadeur de l’Union Européenne a pris place après avoir été expulsé par le gouvernement. Il a quitté le pays samedi soir à la veille de l'élection. À la sortie de la messe, les fidèles ont a priori bien reçu le message. "On a organisé la violence pour que les choses n'aillent pas dans le bon sens", dit un homme. "L'organisation est parfaite pour dissuader et frustrer les uns et les autres pour qu'il n'y ait pas d'élections ou de bonne participation. Il est bon de le dire", conclut-il.
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