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Présidentielle algérienne : quelle majorité pour Bouteflika ?

Le suspense existe à peine. Abdelaziz Bouteflika devrait obtenir un troisième mandat consécutif, voire une "majorité écrasante", malgré six candidats en lice. Le seul enjeu du scrutin sera donc la participation, puisque les deux grands partis d'opposition ont appelé au boycott.
Article rédigé par franceinfo
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REUTERS/Zohra Bensemra)

"Un président qui n'est pas élu à une majorité écrasante n'est pas un
président", avait asséné Abdelaziz Bouteflika en annonçant sa nouvelle candidature.
_ Si son score lors du scrutin du jour devait approcher les précédents, soit notamment 85% en 2004, alors son vœu serait exaucé et il serait selon ses propres termes un "vrai" président. Pour un troisième mandat consécutif, après ses victoires en 99 puis voilà cinq ans.

Un peu plus de 20 millions d'électeurs algériens sont donc appelés aux urnes pour départager les six candidats, même si une fois de plus le président en exercice devrait être reconduit sans grand suspense.

La participation, autre inconnue

Et le score final serait même la deuxième préoccupation du chef de l'Etat, venant après la question de la participation, qu'il espère tout de même supérieure à 60%, selon son équipe.

Une forte abstention est crainte cependant, dans le camp Bouteflika comme chez ses adversaires. Ce malgré les 8.000 réunions publiques s'étant déroulées à travers le pays. Et le message de campagne martelé par le président lui-même, "votez, votez même contre moi, mais votez".

Les candidats n'ont d'ailleurs eu de cesse d'appeler les Algériens à voter, promettant de s'attaquer à la corruption, au clientélisme, ou aux inégalités. Autant de fléaux sociaux qui laissent penser aux opposants - sans citer nommément Bouteflika - que "personne n'obtiendra 50% au premier tour".

L'opposition appelle au boycott

Mais aucun des cinq autres candidats en lice ne paraît en mesure d’inquiéter Bouteflika et n'a réussi à mettre à mal son message de continuité et de réconciliation. La pression viendra en revanche de l’'opposition de gauche.

Ses deux grands partis, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Front des forces socialistes (FFS), ont en effet appelé à boycotter le vote et organisé des manifestations.

De nombreux dirigeants islamistes, en exil ou interdits d'activités politiques, ainsi que le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, ont également appelé au boycott et mis en garde contre un risque de fraude électorale.

Les autres candidats sont :
_ Djahid Younsi (El Islah, islamiste modérée), Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA, nationaliste), Mohamed Saïd (Parti de la Justice et liberté, PJL, islamique modéré) et Ali Fawzi Rebaïne (AHD-54, nationaliste, 0,63% en 2004) et Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des travailleurs (PT, trotskiste), seule
femme à se présenter.

Matteu Maestracci, Cécile Mimaut

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