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Soudan: Omar al-Bachir annule tous ses accords de défense avec la Corée du Nord

Sous la pression de Washington, le Soudan a annoncé l’annulation de tous les accords de défense passés avec la Corée du Nord. Khartoum, qui reconnaît ainsi pour la première fois avoir noué de tels liens avec Pyongyang, continue de tout mettre en œuvre pour sortir de la liste américaine des «Etats soutenant le terrorisme».
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président soudanais Omar al-Béchir et la Première dame Widad Babiker Omer, à Khartoum, le 24 décembre 2017. (ASHRAF SHAZLY/AFP)

Le Soudan a annoncé le 6 juin 2018 avoir annulé tous ses accords de défense avec la Corée du Nord, reconnaissant pour la première fois avoir établi de tels liens avec le régime de Pyongyang.

Annulation de tous les contrats directs ou via une tierce partie
A la recherche de respectabilité, Khartoum a également annoncé la création d'un comité pour la mise en œuvre des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre la Corée du Nord, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
 
«Les fabricants dans l'industrie de la défense ont annulé tous les contrats conclus avec la Corée du Nord et mis fin à leurs relations directes ou à travers une tierce partie» avec ce pays, a indiqué le ministère.
 
«Le Soudan a également mis en place un comité qui doit préparer un rapport sur la façon d'appliquer les sanctions internationales imposées par les Nations Unies à la Corée du Nord», a-t-il ajouté.
 
Washington a en effet intensifié la pression sur le Soudan pour qu'il rompe tous ses liens avec Pyongyang, même si ce pays africain n'entretient pas de relations diplomatiques avec la Corée du Nord.
 
L'annonce de cette annulation constitue toutefois la reconnaissance par Khartoum d’accords en matière de défense conclus avec le régime de Kim Jong-un.

Washington avait maintenu Khartoum sur la liste des pays terroristes 
Washington a levé en octobre 2017 son embargo commercial imposé au Soudan et vieux de plusieurs décennies, mais a maintenu le pays sur sa liste des «Etats soutenant le terrorisme», qui inclut notamment la Corée du Nord, la Syrie et l'Iran.
 
Selon les responsables soudanais, cela empêche le commerce entre banques internationales et soudanaises et freine la reprise économique du pays, confronté à une inflation persistante, une dette élevée et la perte de revenus pétroliers.
 
Début mai, un haut responsable américain avait indiqué sous le couvert de l'anonymat que le Soudan devait «mettre fin à tout lien commercial» avec la Corée du Nord avant que des pourparlers puissent commencer pour retirer Khartoum de la liste noire américaine du «terrorisme».
 
En 1997, Washington avait imposé des sanctions au Soudan, accusé de soutenir des groupes militants islamistes. Le fondateur d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, a vécu au Soudan entre 1992 et 1996.
 
Après des décennies de relations diplomatiques tendues, les relations entre Washington et Khartoum se sont améliorées sous la présidence de Barack Obama, puis avec la levée des sanctions par Donald Trump, en 2017.
 
Donald Trump a confirmé le 1er juin 2018 la tenue de son sommet historique avec Kim Jong-un le 12 juin à Singapour, après avoir reçu à la Maison Blanche son bras droit, porteur d'une lettre personnelle du dirigeant nord-coréen.

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