Passeport africain: une ex-ministre nigériane retenue à l’aéroport de Marrakech
Invitée d’honneur du Sommet annuel Woman in Africa, à Marrakech, l’ancienne ministre nigériane des Finances, ex-directrice de la Banque mondiale et membre du conseil d’administration de Twitter, Ngozi Okonjo-Iweala, a voulu tester la validité du passeport africain, lancé en grande pompe par l’Union africaine. Sauf que le document non encore reconnu par le Maroc lui a valu de passer la nuit à l’aéroport de Marrakech.
Ngozi Okonjo-Iweala, ancienne ministre des finances du Nigeria et board member de Twitter a voulu tester le nouveau passeport de l'Union Africaine au Maroc. Malheureusement elle a dû dormir à l'aéroport jusqu'au matin parce que ce passeport n'est pas encore reconnu. #WIAsummit pic.twitter.com/nW2wqh6bi9
— Edith Brou (@edithbrou) September 28, 2018
Ngozi Okonjo-Iweala n’est pas une inconnue. «Senior Advisor» auprès de la banque Lazard, Ngozi Okonjo Iweala est devenue le premier ressortissant du continent au Conseil d’administration de Twitter. Diplômée de Havard, économiste de formation, la Nigériane a été par deux fois ministre des Finances (2003-2006 et 2011-2015) dans son pays. Elle a également été directrice générale de la Banque mondiale (2007-2011). En testant le passeport africain, elle met en évidence la contradiction entre les grands discours de bonne volonté de l’Union africaine et leurs limites dans la réalité.
Ngozi Okonjo-Iweala que l’on ne présente plus vient de nous présenter le passeport africain. Elle a souhaité le tester au #Maroc, malheureusement pour elle, elle n’a pas pu rentrer sur le territoire marocain et a dû dormir à l’aéroport jusqu’à 10h ce matin. #WIAsummit pic.twitter.com/bA5maJeze4
— Diane Audrey Ngako (@Voodart) September 28, 2018
Un seul passeport pour tout le continent? D'abord réservé aux seuls diplomates, le passeport africain devrait se généraliser dans les prochaines années. L'institution panafricaine envisage de doter tous les citoyens du continent de ce document de voyage d'ici 2022.
Selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), cité par Jeune Afrique, sur les 54 pays du continent, seuls 13 permettent aux voyageurs africains de pénétrer sur leur territoire national sans effectuer de demande de visa. «Un Algérien peut aujourd'hui aller à Cuba, à Haïti ou en Equateur sans visa, mais pas au Sénégal, au Kenya, au Nigeria ou en Côte d'Ivoire. Un Kényan est encore moins bien loti. Il lui faut des visas un peu partout, sauf au Malawi, au Botswana et en Zambie», note Mondafrique.
Mais pour l'instant, de nombreux pays africains ne reconnaissent pas encore la validité de ce passeport.
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