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"On se pose vraiment des questions" : la communauté malienne de France entre espoir et inquiétude après le coup d’État militaire

La diaspora malienne suit de près les suites du coup d'État militaire de mardi à Bamako qui a abouti à la démission du président et du Premier ministre du pays.

Article rédigé par franceinfo - William de Lesseux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Kassim Sy, Malien vivant en France et en fin d’études de droit, attend la réponse de son frère resté à Bamako, mercredi 19 août, au lendemain du coup d'État militaire. (WILLIAM DE LESSEUX / FRANCEINFO)

Depuis une dizaine d’années, Kassim Sy a choisi de s’expatrier à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Le jeune homme qui termine ses études de droit a suivi les événements de la nuit au Mali, et la prise de pouvoir des militaires, mardi 18 août. grâce à ses proches restés à Bamako, au Mali. "Et aussi avec internet et les directs, et à travers des journaux activistes qui sont sur le terrain et qui donnent des informations en temps réel, explique-t-il. J'essaye toujours de prendre des nouvelles du pays, politiquement, économiquement et socialement."

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Comment vit Bamako après le coup d’État ? Kassim Sy appelle son frère, dans la capitale malienne : "J'en ai des inquiétudes, en réalité", lui explique celui-ci. Des inquiétudes au sujet du profil des militaires qui ont pris le pouvoir, notamment. Les Maliens savent encore peu de choses sur leurs intentions. "On ne sait jamais comment ça va se terminer parce que les promesses n'engagent toujours que les personnes qui les tiennent, non ?, s'interroge Kassim Sy. Les militaires ont promis de mettre en place une transition civile. Est-ce qu'ils vont tenir leurs promesses ? Comment cette transition va s'organiser en vue d'élections futures ? Ce sont de vraies inquiétudes, on se pose vraiment des questions."

"Ce n'était pas une surprise"

Direction l'un des foyers de Vitry-sur-Seine, qui accueille des demandeurs d’asile maliens. Posté près d’un vendeur de cartes téléphoniques et de maïs grillé, Mohamadou Gassama se réjouit de la démission forcée du président Ibrahim Boubacar Keïta et de son Premier ministre, Boubou Cissé. "Je me suis dit bravo, on est vraiment très contents", se réjouit-il. L’homme a pris des nouvelles de sa fille, qui habite Bamako à proximité du camp militaire où tout a commencé mardi. "Je l'ai appelée au téléphone pour qu'elle se méfie et pour qu'elle ne sorte pas du tout en ville, parce qu'elle est enceinte, ma fille", raconte-t-il.
 
Demba Diabira, le président du Haut Conseil des Maliens de France, n’a pas beaucoup dormi depuis l'annonce de la mutinerie : "Nous avons tous regardé très tardivement la télé". L'homme a senti venir le coup d'État. Le pays était dans l'impasse, selon lui : "Ce n'était pas trop une surprise pour les Maliens dans la mesure où, depuis un certain temps, nous avons vu que le pays était plongé dans une crise sociopolitique majeure."

Nous osons espérer que ça sera un nouveau départ pour le Mali.

Demba Diabira, président du Haut Conseil des Maliens de France

à franceinfo

Demba Diabira se dit confiant dans la suite des événements. À une seule condition : que les Maliens se donnent la main, précise-t-il, afin d’éviter toute violence dans la transition annoncée.

En France, la communauté malienne entre espoir et inquiétude après le coup d’État militaire. Le reportage de William de Lesseux

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