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Mugabe doit s'expliquer sur l'évaporation de 15 Md de dollars de diamants
L’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe est cité à comparaître devant le parlement le 9 mai 2018 pour s’expliquer sur la disparition de diamants d’une valeur de 15 milliards de dollars. La commission des Mines du parlement a déjà sommé plusieurs anciens ministres, chefs de la police et hauts gradés de l’armée de venir témoigner sur ce vol dénoncé par un rapport de l'ONG Global Witness.
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Les députés zimbabwéens veulent interroger l’ancien président Robert Mugabe. Au pouvoir durant 37 ans, il avait été contraint de démissionner en novembre 2017 sous la pression de l’armée, de la rue et de son parti, la Zanu-PF, toujours au pouvoir.
Détournement et corruption
Dans un rapport publié en 2017, l’ONG Global Witness accusait les dirigeants du Zimbabwe d’avoir détourné pendant des années les profits tirés de l’exploitation du diamant pour financer la répression de leurs adversaires politiques (le MDC de Morgan Tsvangirai).
Selon Global Witness, les services secrets zimbabwéens (Organisation centrale de renseignement, CIO) ont ainsi détenu discrètement une partie du capital d’une entreprise qui extrait des diamants dans la mine de Marange à l'est du pays.
Les députés veulent notamment interroger Robert Mugabe sur des propos tenus en 2016, dans lesquels il affirmait que son pays avait perdu 15 milliards de dollars de revenus diamantifères «à cause de la corruption et de l’évasion des capitaux pratiquées par les compagnies minières étrangères».
Plusieurs ministres déjà convoqués
La commission du parlement chargée du dossier des mines et de l'énergie a déjà sommé plusieurs personnalités de l’ancienne administration Mugabe de venir témoigner. Parmi elles, le ministre des Affaires intérieures, Obert Mpofu, l’ancien ministre de la Sécurité d’Etat, Didymus Mutasa, ou encore l’ex-ministre des Finances, Ignatius Chombo.
Le Zimbabwe, un des dix plus gros producteurs mondiaux de diamants, n’a jamais publié de statistiques jugées crédibles de ses activités diamantifères, qui ont débuté en 2006.
L'opposition s'est réjouie le 20 avril 2018 de la convocation «de l'ancien despote», aujourd'hui âgé de 94 ans. «C'est le rôle du parlement. Il joue son rôle de supervision», a réagi une porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Thabitha Khumalo. «Nous espérons qu'ils rendront publiques leurs conclusions», a-t-elle ajouté.
«Faire éclater la vérité»
Reste à savoir si Robert Mugabe va sortir de sa retraire dorée et accepter de témoigner devant le parlement. «Il pourrait décider de ne pas se présenter», a prévenu un analyste politique à Harare, Earnest Mudzengi.
La commission parlementaire parviendra-elle à faire éclater la vérité? Rien n’est moins sûr, car ceux qui étaient aux affaires ces dernières années sont toujours au pouvoir.
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