Maroc : le chef de la diplomatie de Mohamed VI défend l’identité de Jérusalem
Purement symbolique ou soutien appuyé au président de l’Autorité Palestinienne (AP) dans le conflit qui l’oppose à Tel Aviv et Washington sur le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem ? Le ministre marocain des Affaires étrangères a effectué une visite exceptionnelle dans la ville trois fois sainte.
Le chef de la diplomatie marocaine se rend sur l'esplanade des mosquées
Nasser Bourita est entré en territoire palestinien, le 27 mars 2018, par le point de passage al-Karama avec la Jordanie, selon une précision fournie par le site de la diplomatie marocaine.
Il s’est aussitôt rendu sur l’esplanade des mosquées, dans la partie est de la ville en compagnie du directeur du Wakf (biens) islamique, Azzam al-Khatib, du directeur de la mosquée Al-Aqsa, Omar al-Kiswani et du gouverneur de l’AP, Adnan al Hussein.
Sur place, le ministre marocain s’est recueilli à la mosquée d’Al-Aqsa et a effectué la prière de midi à celle du Dôme du rocher. «La prière à la mosquée Al-Aqsa est un message fort de soutien à la cause palestinienne», a-t-il déclaré aux journalistes à sa sortie. «La difficulté de la situation actuelle ne signifie pas le renoncement», a-t-il ajouté.
Nasser Bourita a également insisté sur l’identité d’Al-Qods (Jérusalem en arabe) qui «constitue une partie intégrante de notre identité en tant qu’Arabes et musulmans».
Un rappel au nom du roi Mohamed VI, qui a hérité de son père, en même temps que le trône, de la présidence du comité Al-Qods. Une structure créée en 1975 à l’initiative de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) avec pour but de «préserver le caractère arabo-islamique» de la ville sainte.
Deuxième ministre arabe à se rendre à Jérusalem depuis la décision de Trump
Au cours de son déplacement à Jérusalem, le deuxième d’un ministre arabe, après celui de son homologue omanais, Youssef Ben Alaoui, le 15 février 2018, depuis la décision controversée de Donald Trump d’y transférer l’ambassade des Etats-Unis, Nasser Bourita s’est également rendu au siège de la présidence palestinienne à Ramallah.
Selon le compte officiel tweeter du ministère marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita est «porteur d’un message de solidarité et de soutien total du roi Mohamed VI à son frère Mahmoud Abbas».
Après la décision de Donald Trump du 5 décembre 2017, le souverain marocain avait appelé Mahmoud Abbas au téléphone pour lui exprimer «sa réprobation vigoureuse de toute action de nature à compromettre le caractère multiconfessionnel de la ville sainte, ou altérer son statut juridique et politique».
Il avait également écrit une lettre au président américain, au nom des 57 Etats de l’OCI, pour la plupart africains et asiatiques et «représentant plus d’un milliards de citoyens», pour lui faire part de «sa profonde préoccupation personnelle ainsi que la grande inquiétude ressentie par les Etats et les peuples arabes et musulmans».
«Vous n’êtes pas sans savoir, Excellence, l’extrême importance que revêt la ville d’Al-Qods non seulement pour les parties au conflit, mais également pour les fidèles des trois religions célestes», avait-il précisé courtoisement.
«Un Etat palestinien libre avec Al-Qods pour capitale»
Selon le site marocain 360, cette visite, «établie en concertation exclusive avec l’autorité palestinienne, s’inscrit dans le cadre des efforts que mène le Maroc en vue d’une solution juste à la cause palestinienne, à savoir la création d’un Etat palestinien libre, souverain et prospère, avec Al-Qods pour capitale».
Elle fait partie des multiples démarches, menées sur instruction et sous supervision du roi, visant à sauvegarder et pérenniser le patrimoine historique et cultuelle du berceau des trois monothéismes, explique encore le site.
Nasser Bourita n'a d'ailleurs pas manqué de le souligner. «J'ai pu constater lors de ma visite l’action concrète du Souverain et de Bayt Mal (la caisse) Al Qods. L’agence a construit 2 écoles et en a rénové 15. Elle a réaménagé des hôpitaux et construit 1 université et des terrains de proximité», a-t-il indiqué sur le site officiel de son ministère.
Un message reçu cinq sur cinq par les Palestiniens. Dans une déclaration au Jerusalem Post israélien, le directeur des biens islamiques de la ville s’est réjoui de la visite du ministre marocain à Al-Aqsa qui reflète, selon lui, «le soutien fort du Maroc à Jérusalem et ses sites sacrés».
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